Un poète au verbe facile

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Né le 22/12/1975 à Seddouk, Malek Souagui est un jeune et brillant poète qui vient de publier aux éditions «Belles Lettres» son premier recueil de poèmes.

Le titre de son ouvrage «L’arbre de la vie», résume à lui seul sa façon de penser et de concevoir les choses de la vie. Les textes sont le reflet de la vie quotidienne et recèlent des messages de sagesse et de discernement. Comme tout Kabyle qui aime sa Kabylie, il fait revivre les traditions ancestrales très anciennes. Depuis son jeune âge, ce jeune poète à la renommée naissante, s’intéresse à la poésie en écoutant et en mémorisant les contes et les proverbes kabyles du terroir, récités par les anciens. Ce poète au verbe facile ne pense pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’il dit préparer déjà un deuxième recueil de poèmes qu’il ne tardera pas à remettre à son éditeur. C’est à l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa qu’il a aiguisé son intelligence, en décrochant brillamment un diplôme universitaire de documentaliste archiviste. Toujours en relation avec l’université même après avoir commencé sa vie active, il travaille comme bibliothécaire à université. Homme de culture, qualifie le monde des livres de merveilleux. Il ne cesse d’œuvrer en faveur de la promotion de la culture kabyle, comme il l’exprime dans ce poème :

Dans un beau pays

Une belle région, la Kabylie

Un peuple, une identité

Des traditions, une dignité

Pas de conflit.

Dans un autre pays

On trouve des kabyles

Une communauté respectée

Minorité bien acceptée

Une fierté dans l’exil.

Dans le monde entier

Chaque pays, chaque ville

Ils sont partout

Des intellectuels surtout

L’image de la Kabylie défile

Ce jeune poète pense que sans lectorat, l’avenir de l’écriture serait incertain. «La Kabylie recèle encore des potentialités inestimables inexploitées sur le plan poétique. Elle est connue pour être le nid d’une kyrielle de poètes aux talents avérés. Avant, par manque de supports écrits, les textes se transmettaient oralement de génération en génération. Maintenant il existe beaucoup de moyens sophistiqués pour sauvegarder ces trésors. Des poètes talentueux existent, mais les moyens leur manquent. Rares sont les éditeurs qui acceptent d’éditer des ouvrages de poésie. Voila pourquoi la plupart des auteurs méconnus éditent à compte d’auteur», a-t-il souligné. Pour lui, il y a intérêt et urgence à sensibiliser des gens à se cultiver par le biais de la lecture : «Il y a nécessité de créer des espaces de lecture dans les milieux scolaires, les centres urbains et ruraux pour permettre aux écoliers et citoyens, notamment les amoureux de la littérature d’être constamment en contact avec le monde de la lecture. Cela permettrait de promouvoir la lecture, surtout chez les jeunes, et de susciter en eux un désir de lire qui se graverait dans leurs esprits», a-t-il ajouté. L’écriture chez ce jeune poète est un long parcours. Comme une abeille qui butine le nectar des fleurs pour produire du miel, c’est en lisant abondamment, sa fonction de bibliothécaire gérant des livres le lui permettait bien évidemment, qu’il est arrivé à avoir le verbe facile. En page 48, dans le poème «Deux langues une pensée», l’auteur essaye d’expliquer les raisons qui l’ont poussé à écrire en langue française.

Je pense avec ma langue

J’écris avec une autre

La première est maternelle

La deuxième est universelle

Je ne peux pas être contre.

Je rêve toujours avec la première

Personne ne m’impose les autres

Ce n’est pas le fait du hasard

Ni quelque chose de bizarre

Toutes sont les nôtres.

J’ai parlé à ma mère

Avec une autre langue

Elle ne me voit pas sincère

J’ai employé celle de Molière

Même si elle est fière

La route me paraît longue

L.Beddar

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