«Le tarif actuel de l’assurance automobile obligatoire devrait augmenter pour que les compagnies d’assurance puissent équilibrer leurs recettes et dépenses», a recommandé hier matin, le président de l’Union des Assureurs et Réassureurs (UAR), M. Amara Latrous. Pour plus de précision, M. Latrous a fait savoir que «la prime moyenne de l’assurance obligatoire, qui n’est actuellement que de 1 500 DA, ne pourrait répondre aux obligations s’agissant des remboursements des sinistres auto, estimés à deux fois plus». Intervenant sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, le président de l’UAR a affirmé que « les compagnies d’assurances algériennes s’acquittent d’un montant de 25 milliards de dinars, en matière de remboursements automobile, annuellement, car elles ne peuvent payer la totalité des accidents, d’autant qu’il y a toujours des dossiers qui restent en instance durant l’exercice ». Devant cet état de fait, le président de l’UAR a appelé les pouvoirs publics à augmenter l’actuelle tarification. «Nous n’avons cessé d’évoquer cette question. Les assureurs ont, depuis bien longtemps, attiré l’attention des pouvoirs publics à ce sujet. Jusque-là la réponse est souvent la même. On nous dit que cela peut se faire, mais pas pour le moment. Et les assureurs peuvent, en attendant, faire une compensation entre les chiffres d’affaires et les pertes qu’ils subissent suite aux indemnisations de responsabilité civile obligatoire», a déploré l’invité de la radio nationale. «Nos encaissements s’élèvent à 86 milliards de dinars annuellement, dont 50% nous parviennent directement de l’assurance automobile. En face, nous réglons un montant de 36 milliards de dinars, car le coût de l’assurance ce sont aussi les dommages corporels suite au nombre croissant des victimes des accidents de la circulation. C’est trop, même beaucoup trop», a ajouté M. Latrous. Celui-ci a estimé qu’« il est préférable, pour nous, de contribuer au financement de campagnes de sensibilisation aux dangers des accidents de la circulation, que de payer des morts».
L.O. CH