Quand le petit frère prend la relève

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Boubekeur Kherraz, frère de Ali Kherraz, auteur du succès des années 60 A Khali, ya khali , vient de mettre sur le marché son premier album, portant d’ailleurs le même nom que le succès de son grand frère.

L’album qui s’intitule donc « A khali, yakhali » comprend 12 titres dont un instrumental, ainsi que trois chansons empruntées à son frère, d’une part pour lui rendre hommage et d’autre part pour faire plaisir aux nostalgiques des années 60, il s’agit de « A khali yakhali » de « Yahlima » et de Zine elaali ». Si Boubekeur Kherraz a mis près de 10 ans à fignoler chacune de ses chansons, il veut un produit parfait pour son public, qui l’a déjà eu à l’apprécier et à l’applaudir lors des différents festivals auxquels il a participé lors des galas qu’il a animés et des fêtes familiales qu’il a égayées. En fait, c’est vers l’âge de 14 ans qu’il s’est découvert le don de chanter, qu’il a commencé à faire des enregistrements, à composer des musiques et à écrire des chansons. D’ailleurs à cette époque, ses camarades de quartier n’arrêtaient de lui demander de leur chanter quelques unes des chansons de son répertoire. Ses idoles à lui sont Karim Leukseur, Takfarinas, Matoub et Cheikh El Hassnaoui. Mais s’agissant de son frère, en matière d’art, leurs relations, contrairement à ce que certains pourraient en penser, sont ce qu’il y a de plus normal, c’est-à-dire des relations de petit à grand frère. La barrière de la pudeur kabyle, la timidité qui caractérise Boubekeur, l’éloignement des domiciles l’un de l’autre, ont empêché toute allusion à la chanson. Leurs rencontres artistiques à l’occasion des divers festivals ou de plateaux n’ont eu lieu qu’une fois que Boubekeur a commencé à voler de ses propres ailes et à se faire un public. Et ce n’est qu’à ce moment-là que le grand frère commence à lui prodiguer de loin ses conseils d’ainé. Il lui a même offert six chansons qui feront bientôt l’objet d’un prochain album de Boubekeur. Mais boubekeur Kherraz tient à faire savoir que sa réussite, il ne la doit à personne. C’est dans les années 90 qu’il a commencé à se frotter à l’art de la musique et de la chanson. Pour que son travail soit parfait, il a suivi au conservatoire de musique une formation de deux ans de solfège classique universel. Il est membre fondateur de l « ’association des artistes de Bejaia unis», comme il est aussi membre du célèbre orchestre « Ahbab Saddek El Bedjaoui », comme quoi, indique-t-il, la chanson et la musique sont inscrites en lettres d’or dans sa destinée. Et la preuve que le mérite ne revient qu’a lui en 2000, il obtient le deuxième prix du Festival de la chanson amazigh et en 2002, il arrache le premier prix décerné par la même institution. Pour ce qui est des chansons qui composent son album, la première « A khali yakhali » est une adaptation ou plutôt une réécriture du succès de son frère. Il a tenu à y ajouter son grain de sel en le mettant au goût de la jeunesse d’aujourd’hui. Quelques unes des autres chansons sont « Asber » qui est une chanson d’ordre social, elle traite des problèmes des jeunes et aborde des sujet à tel que les études, le travail, le logement. La chanson « Illis lassel » est un hommage à la fille de bonne famille et de bonne éducation pour sa conduite irréprochable dans la vie de tous les jours. Dans « Viva l’Algérie », il chante l’amour du pays en trois langues (kabyle, arabe et français).

B. Mouhoub

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