Le premier foyer s’est manifesté vendredi vers 13h, au lieudit Ighzer Ouverkouk dans la localité d’El Esnam, à proximité de Tikjda, pour atteindre, dans la nuit même, la forêt d’Agouilal, dans la commune d’El Adjiba.
Un incendie attisé par un vent, dont la vitesse a été jugée supérieure à 70km/h par un élément des services forestiers rencontré hier matin alors qu’il revenait du lieu du sinistre. Une catastrophe qui a failli apporter un coup fatal à la station climatique de Tikjda. Notre interlocuteur affirme qu’elle n’a été épargnée que grâce au changement de la direction du vent, dans la soirée, mais en soulignant que le danger n’est pas pour autant définitivement écarté. Il suffirait que le vent change une nouvelle fois de direction et oriente les flammes vers le site pour le voir partir en fumée. La même source explique le retard mis pour circonscrire cet incendie en raison d’un terrain fort accidenté et sans voies d’accès. Aussi, le front des flammes, large de quelques 2km, s’avance inexorablement vers le lieu dit Islane que ne séparent du village Illiten de Saharidj que le ruisseau Assif Assemadh, sans que ni les pompiers ni les forestiers n’arrivent à faire quoi que ce soit, sinon attendre que les flammes ne s’approchent des pistes pour les étouffer. Une fois de plus, ce sont de véritables pépinières de pins d’Alep et de chênes verts qui s’étendaient à perte de vue qui sont réduites en cendres. Pourquoi ne pas avoir fait appel aux…fantomatiques canadairs (avions anti-incendies) qui ont fait, il n’y pas si longtemps, objet de tout un tapage médiatique d’autant plus que moins de 2km, à vol d’oiseau, séparent le lieu du sinistre du barrage de Tilesdit de Bechloul et que la logique dicte de faire intervenir ces appareils, à cause de la nature du terrain aggravée par l’absence de voies d’accès et la menace qui plane encore sur la station biosphère patrimoine mondial. A quoi servent ces appareils, qu’on n’a d’ailleurs jamais vus à l’œuvre, du moins dans cette wilaya fortement boisée qui subit chaque année sa série d’incendies, aussi dévastateurs les uns que les autres, commettant d’incalculables dégâts tant sur le tissu forestier que les terres agricoles, cela en parallèle aux véritables supplices que subit la population à chaque incendie, comme ce dernier qui a plongé les deux daïra de Bechloul et M’Chedallah dans une infernale fournaise en ces jours de Ramadhan.
Oulaid Soualah