Chut, le béton avance !

Partager

par M. O. Benmokhtar:

Les terres agricoles perdent de plus en plus de terrain en kabylie. Le constat est amer. Que ce soit à Tizi-Ouzou, à Bouira ou à Béjaïa, la tendance est à sacrifier des terrains, jalousement préservés par les anciennes générations, au profit du béton et de la ferraille. Autres temps, autres mœurs ! Ceux-ci enregistrent, en effet, des avancées effroyables en «usant» de différents procédés. Le bâtiment constitue, peut-être, «l’arme fatale» de cette avancée, du fait que des constructions

poussent comme des champignons sur ces terrains à vocation agricole. Une autre arme, non moins efficace que la première, c’est les parkings des matériaux de construction qui envahissent les lieux. Des dizaines d’hectares qui servaient jadis

à la production de blé de pomme de terre, de tomate et autres, sont transformés en des endroits de vente de différents matériaux de construction. Le gain facile, c’est ce qui motive ce «changement d’activité» octroyé à ces terrains. Certes, ces

commerçants des temps modernes gagnent, peut-être, un peu plus de sous en vendant ces matériaux, et à moindre effort, mais ce bénéfice, ces derniers le gaspillent ailleurs en payant doublement (parfois trois plus) plus cher les pommes de terres à cause de la pénurie. Autrement dit, de cet état de fait, c’est surtout l’agriculture qui s’en sort perdante. Et par ricochet, le marché local reçoit également des coups. Et l’on ose « ouvrir la bouche » pour crier au scandale face à la flambée du prix de

tel ou tel produit. La loi du marché est ainsi faite. Le prix augmente lorsque le produit est moins disponible. Le comble, c’est que cela se fait au su et au vu de tout le monde. Les responsables concernés ne semblent guerre se soucier de ce qui menace, au rythme où vont les choses, l’existence même de l’agriculture. L’autosuffisance alimentaire sur le plan agricole passe par là.

M.O.B

Partager