Les terres agricoles agressées

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Les immenses étendues et légendaires plaines d’Oughazi sont en passe d’être effacées de la carte géographique.

Agressées qu’elles sont, de toutes parts, soit par une avancée effrénée du béton, qui les fait rétrécir comme une peau du chagrin, soit par des déversements de chargements entiers de toutes sortes de déblais, de détritus ou de débris de matériaux de construction, comme c’est le cas à l’entrée Ouest de Raffour, où une OAIC perd de plus en plus de surface, à cause de déversements à grande échelle de ces débris qui ne sont pas biodégradables. Un choix des lieux pour le moins bizarre alors que ces chutes de matériaux de construction pourraient servir à cette ferme en étant déposées du côté sud, en bordure du lit d’Assif N’Sahel, pour freiner l’érosion et la destruction des terres agricoles par les crues hivernales de la rivière qui emporte, chaque année, des parcelles entières de terres hautement fertiles.

Ce qui est encore plus bizarre, c’est le silence des gérants de cette ferme, ajouté à celui des services agricoles qui ferment les yeux sur ce crime qui ne dit pas son nom, alors que la DSA est réputée pour ses oppositions promptes et rapides à l’utilisation des terrains pour d’autres activités que celles agricoles. Son silence, dans ce cas, est étonnant à plus d’un titre, tout comme celui des autorités locales, d’autant plus qu’une solution utile sur plusieurs facettes existe, celle d’orienter ces auto constructeurs, qui déversent leurs déchets en ces lieux, vers le lieudit Achadhoukh proche du lit d’Assif N’Sahel, là où les crues ont formé de terrifiantes crevasses qui pourraient engloutir des millions de mètres cubes de déblais qui lui rendront un immense service. Ces tas de détritus et de chutes de matériaux de construction pourraient aussi être déposés de sorte à constituer des digues brises lames pour freiner l’avancée galopante de l’érosion qui grignote sans arrêt ces terres d’une inestimable valeur.

Hélas, l’on préfère la solution la plus facile, en encombrant ces terres le long de la RN15, sur plusieurs centaines mètres, entre Raffour et le carrefour d’Oughazi. Qu’attend-on pour mettre un terme à toutes ces agressions contre l’environnement à l’intérieur même du périmètre urbain du chef-lieu de la daïra ?

Oulaid Soualah

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