Depuis le début de la saison chaude, c’est la descente aux enfers du côté des agriculteurs de la wilaya de Béjaïa, lesquels sont confrontés à une vertigineuse flambée des prix des aliments de bétail. A en croire un agriculteur établi dans la commune d’Akbou, le prix du foin est passé du simple au triple depuis le début du mois de Ramadhan. « La botte de foin est actuellement cédée à 450 DA l’unité alors qu’elle coutait deux fois moins avant le début du mois de Ramadhan, soit 150 DA seulement. Cette flambée concerne aussi tous les aliments destinés à l’élevage, à l’exemple du seigle, un foin fin destiné à l’élevage du cheptel que les agriculteurs achetaient 250 DA l’unité et qui a doublé depuis le début du mois de carême », a-t-on relevé. Cela s’explique, selon les agriculteurs, par le fait que durant ce mois spécial, la demande sur les produits animaliers, tels que les viandes, rouge et blanche, le lait ou encore les œufs, grimpe d’une façon démesurée, faisant augmenter la demande des éleveurs en matière d’aliments de bétail. Face à la gourmandise du marché les stocks de ces matières premières (aliments de bétail) peinent à satisfaire la demande des éleveurs ce qui, automatiquement, fait monter les prix. Certains éleveurs remettent en cause la « fièvre acheteuse » qui s’empare des consommateurs en chaque mois de Ramadhan. D’autres estiment que c’est le dérèglement du marché agricole, dû à une mauvaise gestion du secteur par les autorités concernées, qui est à l’origine de cette inflation, laquelle, selon eux, n’est pas propre au seul mois de Ramadhan, mais elle est résiduelle. Ceux qui défendent ce point de vue demandent la suppression de la TVA pour les agriculteurs, vitale pour qu’ils puissent continuer à exercer leur métier. D’autres encore voient en cette flambée des prix des matières premières, un véritable « paradoxe » puisqu’en se référant aux quantités de neige et de pluie qui se sont abattues sur le pays durant les trois mois d’hiver, les agriculteurs devraient normalement passer un reste de l’année paisible et cela devrait se traduire par une abondance sur tous les plans.
M.H. Khodja