Les citoyens exaspérés par les délestages

Partager

Les coupures intempestives d’électricité sont devenues monnaies courantes ces derniers jours dans plusieurs localités de la wilaya de Tizi-Ouzou, à l’instar, d’ailleurs, de l’ensemble du territoire national.

Il ne se passe pas un jour, surtout depuis le début de ce mois d’août, sans que des dizaines de localités se retrouvent simultanément dans le noir pour une durée qui dépasse parfois une heure. Au départ, les coupures de courant se faisaient uniquement dans la journée avant de se propager, au grand dam des usagers, en soirée et parfois tard dans la nuit. Des coupures que les responsables de la Sonlegaz expliquent par ce qui est appelé communément le délestage. En effet, face à une demande en électricité qui a atteint des records en cette période de canicule, les services de la Sonelgaz se retrouvent contraints d’opérer des délestages tournants, c’est-à-dire couper le courant par intermittence d’une région à une autre pour une période déterminée, afin de sauvegarder le système électrique et maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande. Un phénomène de délestage qui s’est amplifié depuis jeudi dernier, lorsque des coupures de courant se sont propagées sur l’ensemble des localités de la wilaya. Mis à part le chef-lieu et ses environs, le «black out» a touché l’ensemble des autres régions de Tizi-Ouzou. Même les villages et les quartiers, épargnés jusque là par ce «délestage» sélectif, ont vu le phénomène de coupures arriver. C’est le cas de certains villages relevant de la commune de Tizi-Ouzou à l’instar de Timizar Loghbar et Tala Athmane qui se sont retrouvés, pour une bonne partie de la soirée, dans le noir. Un scénario qui se reproduit chaque jours depuis jeudi dernier quasiment aux quatre coins de la Wilaya. S’il est vrai que les citoyens de la région, notamment ceux de la Kabylie profonde sont habitués aux coupures de courant, notamment en cette période des grandes chaleurs, il n’en demeure pas moins que la situation est devenue insoutenable depuis le début du mois en cours. En effet, ce ne sont pas les coupures qui se font dans la journée et pour de courtes durées qui ont courroucé les citoyens, mais le fait que le phénomène est devenu récurrent. Malgré eux, les usagers sont habitués à ces coupures au point où ils connaissent même l’heure exacte où la coupure doit intervenir. «Si ce n’est pas un quart d’heure avant la rupture du jeune, c’est un quart d’heure après. Cela dure depuis quatre jours», témoigne Arezki, un citoyen de Tala Athmane. «Depuis le début de l’été nous n’avons jamais connu de coupures de courant en soirée, jusqu’à jeudi dernier où nous nous sommes retrouvés dans le noir pour une bonne partie de la soirée et cela n’a pas arrêté depuis», raconta-t-il. «Ce n’est qu’avant-hier lundi que nous avons enfin pu passer la soirée sans tracas», ajoute notre interlocuteur. Un témoignage corroboré par ceux des citoyens des autres localités de la wilaya qui ont vécu la nuit de lundi sans aucune coupure de courant. En effet, selon des témoignages recueillis par nos correspondants, la majorité des localités ont vécu une soirée tranquille. Que ce soit à Mekla, Draâ Ben Khedda, Fréha, Tizi Rached, Larbaâ Nath Irathen ou Beni Douala, la situation s’est rétablie avant-hier après quatre jours d’incessantes coupures de courant. Ce n’est malheureusement pas le cas dans d’autres localités, à l’instar de Bouzeguene, toujours touchées par les coupures. Selon un responsable de la Sonelgaz, les feux de forêt qui ont touché cette région, depuis plusieurs jours, sont, en grande partie, responsables de ces coupures de courant, suite entre autres à l’endommagement de certaines lignes par les flammes. Dans sa sortie, avant-hier, devant la presse, le premier responsable de la Sonelgaz, Nourredine Bouterfa, a indiqué que le recours aux délestages d’électricité notamment dans la région Sud du pays, sera maintenu jusqu’à la fin de l’été. Une déclaration qui n’est pas faite pour rassurer les citoyens, qui devront donc s’habituer, bon gré mal gré à ces coupures de courant, car le bout du tunnel n’est pas pour demain.

A. C.

Partager