Multiplication effrayante des lieux de jeux de hasard

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Le phénomène des jeux de hasard, en ce mois de Ramadhan, prend dangereusement de l’ampleur à Kendira, une commune située à 50Km au sud-est de la wilaya de Béjaïa. Pas moins de 4 locaux sont ouverts «sans autorisation» dans cette région pour l’exercice de cette activité illégale, au vu et au su de tout le monde. C’est le chef-lieu communal, Tizi Tindjit, qui est devenu l’endroit idéal pour l’implantation de ces «casinos» de fortunes mais qui ne manquent pas d’attirer un nombre impressionnant de joueurs occasionnels qui s’attablent jusqu’à l’aube, pour jouer, témoigne un citoyen. L’argent coule à flot et l’on parle même de sommes astronomiques, estimées en millions de dinars, qui sont misées par des aventuriers et d’insoucieux joueurs, dont la plupart viennent des communes limitrophes, notamment d’Ait Noual, Mzasa, Bouandas, Bousselam et Barbacha. A voir le nombre de voitures stationnées le long de l’axe principal de cette localité même après minuit, renseigne sur le grand nombre de ceux qui s’adonnent à ces jeux de hasard, des étrangers à la commune pour la plupart d’entre eux. Ce qui se passe dans la localité fait peur aux habitants dont les voix commencent à se délier et à s’élever contre ce fléau «qui ne fera que ternir l’image de notre commune et mettre en péril notre sécurité et celle de nos enfants», dira un membre d’une association locale. En fait, trois associations, activant au niveau de ce chef-lieu communal transformé en vaste champ de jeux de Poker ou de loto, sont montées au créneau et ont interpellé les autorités communales pour mettre fin à ce phénomène. Le P/APC, de son coté et dans une correspondance datée du 26 juillet et adressée à la brigade de gendarmerie, demande à ce corps de sécurité une intervention rapide pour mettre fin à ces pratiques illicites. Le maire dira aussi que le procureur de la République en a été informé mais à ce jour, aucune intervention de l’Etat n’est venue rassurer les riverains, alors que les propriétaires de ces locaux, à portes entrouvertes, continuent à exercer leurs activités sans qu’ils être inquiétés. Les habitants de ce patelin, le cœur dans la main, craignent que le pire n’arrive, comme d’éventuelles agressions et bagarres, très fréquentes dans ce milieu à haut risque, surtout qu’il n’y a point de corps de sécurité sur tout le territoire de la daïra de Barbacha. La peur au ventre, l’on se demande pourquoi les services de sécurité avisés de cette affaire, tardent à intervenir, ne serait-ce que pour interpeller les propriétaires de ces locaux. Cela ne fera qu’encourager les tenants de cette activité illégale, et la prolifération d’autres fléaux sociaux. Il y a risque, aussi, que les habitants ne décident de se prendre en main et ne procèdent par eux même à des opérations de «nettoyage», ce qui engendrerait une grande confusion et de l’anarchie.

Nadir Touati

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