La mendicité voilà un phénomène qui s’est tellement banalisé au fil des années, qu’il fait, désormais, partie intégrante du décor de nos cités.
Dans la ville de Bouira, où cette pratique se limitait à quelques endroits, à savoir l’ancienne gare routière ou encore le pont Sayeh, plus aucun espace n’échappe à ce phénomène devenu de plus en plus envahissant, particulièrement durant ce mois sacré. En effet, depuis le début de mois de Ramadan, la ville voit arriver des dizaines de nouveaux mendiants, au profil un peu différent. Jusque là la population avait pour habitude de croiser au quotidien les mêmes mendiants et presque aux mêmes endroits. Des visages devenus presque familiers pour le commun des citoyens au fil des jours et des mois. C’est le cas au niveau du pont Sayeh et aux abords de l’ancienne gare routière, deux endroits où des mendiants (des femmes en compagnie de leurs enfants) ont depuis longtemps élu domicile. Cependant, depuis quelques jours, le nombre a été multiplié par dix et les endroits ont tendance à se diversifier. Hommes et femmes de tous âges s’adonnent à cette pratique en ce mois sacré. Des catégories de personnes qui ont fait leur apparition durant ce mois de piété. Si certains font de la mendicité un métier à part entière, ce n’est pas le cas de tout le monde. Certains y sont poussés par une nécessité temporaire et urgente. On peut les distinguer à leurs tenues vestimentaires et leur apparence, à vrai dire, ils n’ont rien de mendiants. Dans la rue ‘’de France’’, d’aucuns ont du remarquer la scène d’une vieille femme malade et de sa jeune fille, sollicitant l’aide des gens pour acheter des médicaments. Ces deux femmes n’ont pas du tout l’air de mendiantes. Le long du boulevard qui mène à la « cité évolutive » ainsi qu’à la sortie du marché couvert sis au quartier de la gare, de nombreuses personnes s’y sont installées depuis déjà quelques jours à même le sol, guettent les passants, à leur sortie de ce marché. Il faut dire que ces deux points connaissent au quotidien un incessant va-et-vient. Toujours au niveau de la rue ‘’de France’’, une artère commerçante de l’ancienne ville, particulièrement animée en ce mois sacré du Ramadhan, des dizaines de mendiants ont pris place, harcelant les passants qui viennent faire leurs emplettes de ce côté de la ville, exhibant pour certains d’entre eux des documents et justificatifs, le plus souvent, des cartes de handicapés. Parmi cette population de mendiants, on trouve aussi bien des personnes handicapées que des hommes et des femmes valides, accompagnés de leurs progénitures. On peut y croiser également des enfants seuls, demandant l’aumône en se faufilant dans la foule. Par ailleurs, depuis une semaine, deux mendiantes syriennes, probablement des réfugiés dont les familles sont arrivées en Algérie, ont fait leur apparition en ville. Les deux femmes ont élus domicile du côté du centre-ville, près du pont Sayeh.
D.M

