Les feux de forêts de ce week-end n’ont pas laissé les citoyens d’Ait Yahia Moussa indifférents. Deux gigantesques incendies ont décimé des dizaines d’hectares de sous bois, de chênes-lièges et des centaines d’oliviers. Le maquis jouxtant la route qui mène vers Ighil El Vir, en allant du chef-lieu (l’ex Oued Ksari) n’est plus que cendre. N’était-ce la mobilisation des riverains, même les poulaillers qui se trouvent dans ce périmètre n’en seraient pas épargnés. Peu avant le f’tour, les habitants des villages et des hameaux touchés par ces feux ont provoqué l’émeute. Des pneus ont été enflammés. Des manifestations ont été improvisées au chef-lieu. Des barricades ont été placées à l’entrée et à la sortie de Oued Ksari. Ainsi, tout le chef-lieu a été bloqué par les manifestants, si bien que même les veillées ramadhanesques étaient suspendues. « jusqu’à quand allons-nous nous taire devant de telles catastrophes ? Les secours ne sont pas arrivés à temps. Notre commune n’a pas de moyens pour faire face à ces incendies. Est-ce réellement possible de lutter contre des flammes qui ont atteint plusieurs mètres de hauteur avec des moyens rudimentaires ? », ne cessait de vociférer un manifestant. Le chef-lieu a vécu toute la première partie de la nuit sous une vive tension. Excités, de jeunes manifestants sont allés jusqu’à balancer des pierres et autres objets dans l’enceinte qui abrite le cantonnement militaire. De leur côté les soldats sont restés vigilants et n’ont pas répondu aux émeutiers. Ces derniers exigent une enquête sur ce qui s’est passé afin de déterminer les auteurs de ces incendies. Tard dans la nuit, le calme est revenu dans ce petit centre urbain, laissant sur place les traces de pneus calcinés et tous les objets hétéroclites jonchant le sol. Il faut rappeler qu’en septembre 2008, les habitants des villages d’Afir, d’Ivouhrène et des hameaux environnants avaient, eux aussi, réagi violemment contre ces incendies qui avaient décimé des centaines d’hectares. Si besoin est de le répéter, il est nécessaire de souligner que la réalisation d’un poste avancé de la protection civile à Ait Yahia Moussa s’inscrit dans l’urgence, quand on sait qu’il faudrait attendre au moins une heure pour que les sapeurs pompiers arrivent de Draâ El Mizan…
A. Mohamed