Des Ouadhias jusqu’à l’extrême sud de la wilaya, à la frontière avec Bouira et Boumerdès du côté de Chaâbet El Ameur, en passant par Boghni, Draâ El Mizan, Bounouh, Assi Youcef… ce sont les mêmes appréhensions à l’approche de l’ Aïd El Fitr. L’insécurité revient dans toutes les lèvres qui n’écartent pas d’éventuels attentats, car tout le monde a en mémoire ces actes sporadiques des forces du mal à la veille de cette fête religieuse. Ce qui accroît cette peur ce sont ces deux enlèvements (à Mechtras et à Ouadhias) et ces groupuscules qui rendent visite aux veilleurs durant ces nuits ramadhanesques. L’enlèvement du fils d’un commerçant de Boghni est un indice suffisant pour confirmer que les groupes terroristes criminels gardent toujours leurs capacités de nuisance. Qu’ils agissent à visage découvert ou à visage encagoulé c’est la même forme de terreur. Des recoupements d’informations ont fait ressortir que de petits groupes ont été aperçus à Ain Zaouia et à Ath Koufi. Préparent-ils quelque chose? Personne ne le sait. Notons au passage que les maquis d’Ighil Oumenchar, de Boumahni et de Sidi Ali Bounab ne font qu’un. A la faveur de la nuit, des villages d’Ait Yahia Moussa reçoivent des “visites” inopinées. “Nous avons peur même d’ouvrir nos cafés», nous dira cet habitant d’Ivouhrène sur les hauteurs d’Ait Yahia Moussa. Tout le monde a peur, surtout que ces villages sont isolés et situés à la lisière de ces maquis. Les forces de sécurité sont sur le qui-vive et maintiennent leur vigilance. D’ailleurs, du côté de Boumahni ou encore de Sidi Ali Bounab, on entend souvent des bombardements en direction des lieux soupçonnés d’abriter des caches ou des casemates. “Ce sont des cibles», nous a confié une source sécuritaire ayant requis l’anonymat. Certes, cela sous-entend que les terroristes sont toujours là mais il faut aussi évoquer le banditisme qui fait ravage en Kabylie. Les soixante dix enlèvements qu’a connus la région, depuis le début de ce phénomène, sont-ils tous des actes liés au terrorisme? Pas si sûr même s’il y’a toujours eu connexion entre les réseaux.
A. Mohamed
