Voila bientôt deux ans que le cas épineux de la prise en charge des déchets spéciaux provenant de l’EPH et de l’EPSP est sans issue.
Ces deux institutions de la santé issues du dernier réaménagement du secteur scindé en deux organismes autonomes mais complémentaires en matière de prise en charge des malades, font couler beaucoup d’encre et de salive, depuis que l’unique incinérateur ancien et vétuste a été réformé par une commission de wilaya et mis hors service. Ces deux organismes se retrouvent avec des tonnes de déchets dont ils n’arrivent pas à se débarrasser à cause d’une réglementation stricte qui exige qu’ils soient détruits par incinération, avec un équipement spécial et dans des conditions spécifiques en raison de leur retombées négatives sur la santé publique. L’EPH qui produit le gros de ces déchets spéciaux qui proviennent des services hémodialyse, maternité bloc opératoire, laboratoire d’analyses, les services de la médecine interne entre autres, jongle avec ces déchets dont le volume s’accumule de jour en jour et dont les répercutions à la limite du supportable font réagir les citoyens riverains du service hémodialyse d’Ahnif et ceux des urgences de M’chedallah notamment en période chaude, où des odeurs nauséabondes empoisonnent l’atmosphère à des dizaines de mètres à la ronde, sans oublier les insectes volant et rampant qu’ils attirent. Nous apprenons d’une source hospitalière que toutes les prospections faites pour trouver un preneur de ces déchets spéciaux même hors wilaya se sont avérées infructueuses. C’est à peine si de très faibles quantités sont éliminées, alors que la quantité journalière frôle les 150kg, d’où la nécessité absolue de l’aménagement d’un incinérateur au niveau local qui ne peut se faire sans l’implication des autorités pour dégager un terrain qui servirait d’assiette à ce plus qu’indispensable équipement. Malheureusement, ces autorités bien que saisies à maintes reprises, selon notre source, ne semblent pas pressées d’y remédier, bien que du côté du secteur de la santé on nous affirme que l’équipement (incinérateur) pourrait être acquis immédiatement si un terrain propice était mis à disposition. Rappelons que l’EPH et l’EPSP ont en charge la couverture sanitaire de toute la circonscription de la daïra de M’chedallah plus la commune d’El Adjiba, ce qui nous donne pas moins de 07 communes qui sont concernées directement par ce cas, un espace donc assez large quant au choix du terrain à dégager. Sur un autre volet, cet équipement est inclus dans la nomenclature des investissements privés, aucun des organismes du moins pas à notre connaissance en charge du financement et accompagnement des jeunes chômeurs dans ce secteur des investissements tel que l’ANSEJ et l’ANGEM, n’ont pensé à orienter quelques postulants à ce genre de crédit pour fructifier des terrains perdus inexploitables dans les filières de l’agriculture et de l’immobilier. Même si l’on se base sur une prestation minime, pour la prise en charge de ces déchets à hauteur de 10DA le kg, ça nous donnerait une bagatelle de 60.000 DA de recette par mois pour moins de 05 heures d’activité par jour. Un calcul sommaire mais logique qui ne se repose sur aucun barème mais qui fait ressortir un gain non négligeable, en plus du fait que cela débarrasserait tout le monde d’un fardeau et créerait quelques postes d’emploi permanents. En attendant que l’une ou l’autre des formules soit retenue, ou que l’une des commune réagisse positivement en dégageant un terrain, ces deux organismes de la santé continueront a se débattre avec leur…empoisonnants (au figuré et au propre) déchets spéciaux et les riverains à se plaindre de leurs néfastes retombées sur la santé publique.
Oulaid Soualah

