Un Ramadhan infernal

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C’est à croire que les forces divines ont décidé d’une sévère sanction à l’encontre de la population. Jamais, de mémoire de citoyen de la région de M’Chedallah, autant de calamités ne s’étaient abattues à la fois, et en période de Ramadhan de surcroît.

C’est l’enfer dans le sens le plus large du terme. Le signal de départ de cet enchaînement de calamités a été donné par une chute généralisée de la tension électrique qui n’a épargné aucune commune, au point de faire réagir la population dans des mouvements de protestation, souvent houleux et qui sont montés d’un cran depuis le début du Ramadhan. Les équipes de SONELGAZ se retrouveront immédiatement débordées et ont dû travailler d’arrache-pied pour réduire un tant soit peu les retombées de ces récurrentes chutes de tension. Pas moins de 40 transformateurs ont été installés rien que durant la période de Ramadhan sans que cette contrainte ne soit totalement surmontée En parallèle, c’est la rupture de l’alimentation en eau potable qui surgit et sévit au niveau de l’ensemble des communes de la daïra de M’Chedallah, les causes étant les mêmes que pour l’électricité la vétusté des réseaux de distribution. Pourquoi cette multitude de pannes se des manipulations anarchiques des vannes de réglage et de distribution. Ce phénomène a aussi provoqué l’ire de la population qui a investi la rue à maintes reprises sans que ne soit constatée une quelconque amélioration, bien au contraire, la situation s’est aggravée durant le Ramadhan au point où le spectre d’affrontements inter villages commence à roder. L’autre catastrophe qui a fait son apparition en ce mois de carême est écologique, avec d’innombrables et gigantesques incendies qui n’ont épargné aucun espace forestier à travers les 40.000 hectares de tissu végétal relevant de la circonscription des forêts de M’Chedallah, qui regroupe 2 daïras, M’Chedallah et Bechloul, avec une bizarre concentration de foyers d’incendies et de départ de feux autour du massif du Djurdjura sur ses deux versants, sur ce volet ces deux daïras doivent être déclarées purement et simplement sinistrées. L’ampleur de la catastrophe et le nombre effarant de départs de feu en série font qu’aucune institution en charge du secteur forestier ou de lutte contre les incendies ne puisse donner un chiffre exacte relatif aux surfaces calcinées, ni évaluer avec exactitude les dégâts. Tel que serait le bilan dressé il serait au-deçà des dimensions réelles des dégâts subies par le tissu végétal de ces deux circonscriptions, avec la même remarque, ces feux de foret qui ont débordé en plusieurs endroits sur des terrains agricoles, ont redoublé d’intensité et de fréquence durant la même période du mois de carême. Ces catastrophes et calamités qui se complètent ont fait que la population a vécu un mois de Ramadhan, pour ainsi dire, infernal, au même titre que les pompiers, les forestiers, les agents de SONELGAZ, ceux de l’ADE et de l’hydraulique. Les autorités locales, aussi, en plus de vivre avec leurs familles les mêmes affres que ceux du reste de la population, ont dû affronter tout au long du Ramadhan des soulèvements en séries d’une population aux abois qui les accuse de tous ces maux collectifs énumérés et cette situation risque de s’étaler sur de longs mois encore, soit jusqu’à l’hiver.

Oulaid Soualah

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