Des élus tirent sur le maire

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A trois mois de la fin de leur mandat, six élus sur les neuf que compte l’APC de Tigzirt ont rendu publique une déclaration pour dénoncer la mauvaise gestion de leur municipalité par le premier responsable de l’exécutif.

Les six élus à l’APC, issus de divers courants politiques (4 FFS, 1 RND et 1 RCD), et qui se disent agir conformément au code communal, ont tenu à travers une déclaration rendue publique le 15 août dernier et dont une copie nous a été remise hier, à se démarquer et «rejeter énergiquement les décisions du président de l’APC, source de blocage à tous les niveaux et cause du retard dans le développement de la commune». Parmi les griefs retenus contre le P/APC, on citera les projets PCD et PSD qui ne sont pas issus, selon les élus contestataires, des différentes commissions et de l’Assemblée ainsi que le problème de l’eau potable dont souffre la population de la commune depuis des années. «Au lieu de s’occuper de ce problème crucial et sensible, le président de l’APC se réfugie dans d’autres tâches insignifiantes sans aucun impact sur le bien-être des citoyens», lit-on dans la déclaration signée par les élus Bourti Saïd, Medjbeur Amar, Amrani Abdelkader, Agradj Mourad, Abbou Moussa et Abbou Saïd. Ces derniers reprochent également au chef de l’exécutif, élu sur la bannière RCD, «ses absences répétées sur le terrain qui sont devenues son sport favori en fuyant les requêtes des citoyens qui l’ont élu». Concernant l’opération blanche Algérie, les élus reprochent au P/APC «l’absence totale dans le tri des dossiers des postulants à la candidature et la désignation d’un comité de pilotage non représentatif car non élu». L’autre point soulevé est celui relatif au programme des 129 logements sociaux participatif (LSP). Un projet qui accuse, selon les élus protestataires, un retard de trois ans dans le traitement des dossiers des postulants «sans raisons valables, si ce n’est de servir ses clients». «Au lieu d’installer une commission ad hoc pour traiter ces dossiers, tel qu’il est exigé par la majorité de l’Assemblée et confirmé par son engagement plusieurs fois de l’installer avant la fin de l’année 2011, le président de l’APC préfère agir seul avec le promoteur (agence foncière)», lit-on dans la même déclaration. Les élus contestataires reprochent aussi au P/APC d’avoir abandonné le droit de regard sur la gestion et le fonctionnement du port, la non finalisation de l’attribution des locaux professionnels pour les chômeurs et la tentative de changement de vocation à destination initiale de la zone d’activité en zone mixte. Les élus frondeurs qui ont dressé un tableau noir de la gestion du P/APC des autres secteurs au niveau de la commune à savoir la culture, le sport et les loisirs, n’ont pas manqué de signaler dans leur déclaration «la mauvaise gestion et le retard dans la distribution des couffins de Ramadhan aux nécessiteux». A signaler que l’exécutif de l’APC de Tigzirt, issu des élections de 2007, compte neuf élus (4 RCD, 4 FFS et 1 RND). C’est grâce à l’alliance de l’élu RND avec ceux du RCD que ce dernier a réussi à s’offrir les rênes de l’APC. Mais depuis le retrait de l’élu RND et d’un autre du RCD, le P/APC se trouve aujourd’hui minoritaire avec deux élus seulement à ses côtés contre six. «C’est d’ailleurs depuis le ralliement de l’élu du RCD et le retrait de l’exécutif de celui du RND que nous avons réussi à former une opposition majoritaire au sein de l’APC, avec six élus sur les neuf que compte l’APC de Tigzirt», nous confie l’élu Agradj Mourad, qui a tenu à préciser que le code communal interdit le retrait de confiance au P/APC par les élus, durant la dernière année du mandat.

A. C.

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