Plus de trois mois après l’installation du nouveau Parlement, issu des élections législatives du 10 mai dernier, c’est toujours le statu quo au plus haut sommet de l’Etat, marqué notamment par l’absence d’un nouveau gouvernement.
Une situation qui ne cesse de faire réagir la classe politique et les citoyens, qui se posent toujours la même question : A quand l’installation d’un nouveau gouvernement ? Une question qui ne semble pas trouver de réponse chez les décideurs, à leur tête le Chef de l’Etat auquel la Constitution accorde les prérogatives de la nomination d’un gouvernement. Certes, comme ne cessent de le répéter les spécialistes du droit constitutionnel et les responsables des partis proches du pouvoir, il n’existe aucun article dans la Constitution algérienne qui fixe un délai pour la désignation d’un gouvernement après l’installation de l’Assemblée populaire nationale (APN). En revanche, il est de tradition, ripostent les analystes neutres, que le Premier ministre en exercice dépose la démission de son cabinet juste après la mise en place du Parlement suivi juste après par la nomination d’un nouveau gouvernement. Cela bien entendu en théorie car dans la pratique rien de tout cela n’est encore fait. Pire encore, six ministères qui ont vu leurs ex titulaires remerciés après leurs élections respectives à l’APN, sont toujours sans titulaires à part entière depuis l’annonce des résultats des législatives. Ils sont attribués momentanément à des ministres (cumulards) déjà en poste dans d’autres départements. Des ministères pourtant dits sensibles au vu de l’importance de leurs secteurs respectifs sur la vie quotidienne des citoyens. Il s’agit notamment des départements ministériels du Travail, la Poste et les Technologies de l’information et de la communication, les Travaux publics, l’Enseignement supérieur, les Transports et l’Aménagement du territoire, sans oublier le cas du secteur de la Justice géré également par intérim suite à la nomination de Tayeb Belaiz au poste de président du Conseil constitutionnel juste avant la tenue des législatives. Face au mutisme des officiels, des informations circulant dans les rédactions font état de l’imminence de la nomination d’un nouveau gouvernement. Cela devrait se faire avant la fin du mois en cours soit après la réunion du Conseil du gouvernement consacrée à la loi de finances 2013 mais qui semble t-il devrait faire l’objet d’un autre conclave puisque la première mouture élaborée n’est semble t-il pas du gout du président qui aurait demandé sa révision. Une loi qui est actuellement en cours de finalisation au niveau des services du Premier ministre avant sa présentation devant le nouveau parlement juste à la rentrée. Ce sera d’ailleurs au nouveau gouvernement de présenter ce projet de loi pour son adoption par les députés. Il est vrai qu’au lendemain de la proclamation des résultats des législatives, les Algériens étaient quelque peu d’accord avec les explications fournies par certaines voix officielles concernant le retard mis dans l’installation d’un nouveau gouvernement. Parmi ces explications, on trouve celle relative aux préparatifs des différents examens de fin d’année scolaire (Bac et Bem et cinquième) qui ont eu lieu juste après les élections. Ensuite, on évoquait le mois de Ramadhan et les décisions qui devraient être prises à tous les niveaux et dans tous les domaines au niveau du gouvernement, notamment sur le plan sécuritaire et économique. Une situation qui a fait donc retarder encore un peu plus la nomination d’un nouveau gouvernement, tentent d’expliquer, certaines voix. Des explications qui ne tiendront plus la route aujourd’hui avec la fin de Ramadhan et celle des grandes vacances qui laisseront place à la rentrée sociale. Une rentrée sociale qui pointe déjà son nez et qui risque de ne pas être de tout repos pour les décideurs. En effet, déjà laminés par un pouvoir d’achat et surtout confrontés aux coupures de courant et au manque d’eau, les citoyens, notamment les travailleurs, ne vont pas se laisser faire sans réagir. Des partis politiques et des syndicats ne cessent d’alerter les plus hautes autorités du pays quand à un risque d’une explosion sociale face à l’inertie qui caractérise le sommet de l’Etat. En face, il y’a cette paralysie qui semble s’emparer des institutions de l’Etat qui n’augure rien de bon pour le citoyen lequel, même s’il ne croit pas trop à un changement, veut au moins sentir que ceux qui le gouvernent sont à l’écoute de ses préoccupations quotidiennes.
A.C.