Comme la plupart des villages de Kabylie, celui de Ghendoussa, sis à 2 kilomètres du double chef-lieu de daïra et de commune de Maatkas, et qui totalise plus de 1600 habitants, accuse un énorme déficit en matière d’infrastructures et de commodités pourtant vitales de nos jours.
Un citoyen, rencontré dans ce paisible hameaux, déplorera : « Notre village ne dispose même pas du minimum requis. Nous n’avons aucun espace pour nos jeunes. Ils sont livrés à la rue et à tous les fléaux. Pas d’antenne de l’état civil, ni unité de soin et bureau de poste. Pour la moindre opération et pour le moindre service, il faut se rendre au chef-lieu. Quant au gaz naturel, les citoyens n’en rêvent même pas. Les autorités doivent regarder en direction de notre village ». Après notre virée dans ce village, situé de part et d’autre du CW 147, il convient de signaler qu’effectivement, il reste beaucoup de choses à faire pour faciliter la vie aux habitants. Toutefois, le secteur de l’éducation semble tenir la meilleure place, puisque le hameau dispose d’une école primaire et d’un collège de l’enseignement moyen qui porte d’ailleurs le nom du village. Les deux établissements sont dotés de cantines scolaires.
Sans foyer de jeunes, sans unité de soins …
Dans ce village du sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, le vide occupe le terrain. En effet, nous n’avons enregistré ni bureau de poste, ni celui de l’état civil et encore moins une unité de soins. Certes le hameau est proche du chef-lieu communal, mais quant on doit se déplacer quotidiennement pour le moindre petit service, cela devient une corvée harassante avec tous les frais supplémentaire que cela induit. Par ces temps de disette, les habitants ont bien besoin de leurs sous. Les personnes âgées sont également pénalisées par l’absence des services publics dans leur localité. Un vieillard rencontré au village se demandera : « Est-il de mon âge d’effectuer des déplacements pour retirer ma pension, pour me faire délivrer un papier de l’état civil ou pour une simple injection ? Les autorités doivent faire le nécessaire pour nous prémunir de ces déplacements quotidiens ». Du coté de la culture, c’est un autre désert, car les villageois ne disposent d’aucun espace de ce secteur. Pour améliorer, un temps soit peu, l’état des lieux, le comité de village a multiplié les démarches en vue de décrocher, au moins, un projet de réalisation d’une aire de jeux. Le comité a même réalisé les travaux de terrassement pour une somme de 70 millions de centimes, une somme qu’ils ont prélevé de leur caisse. Aujourd’hui, le projet est inscrit, mais les travaux ne sont pas encore lancés, au grand dam de la population. Saïd, un jeune sportif, regrettera : « Nous attendons, avec impatience, la concrétisation de cette aire de jeux. Notre village a même contribué pour les travaux de terrassement. Mais les travaux d’achèvement ne sont pas encore lancés par le secteur concerné. Pour un simple footing, nous sollicitons la route, car même au chef-lieu les espaces pour s’entraîner n’existent pas ». C’est dire qu’il convient de mener à terme ce projet en vue de permettre aux jeunes du village de s’initier à la pratique sportive.
Le gaz de ville n’arrive toujours pas
La seule satisfaction enregistrée dans ce hameau, c’est sans doute la disponibilité de l’eau potable. Ce n’est pas parceque le village dispose d’une conduite, mais parce qu’il bénéficie de l’eau de refoulement de Tirmitine. Le réseau de l’assainissement existe. Seules les nouvelles constructions et les maisons éparses ne sont pas encore raccordées. L’APC fait de son mieux pour les faire bénéficier progressivement. Le réseau électrique est disponible, lui aussi, mais les coupures et les chutes de tension sont récurrentes, nous dit-on au village. La téléphonie fixe et l’Internet ne sont pas disponibles. Concernant le gaz de ville, l’étude a été faite et transmise à la DMI par l’APC, mais le projet n’est pas encore inscrit. Pour ce qui est du réseau routier, le CW 147 traversant le village est revêtu en béton bitumé (BB), quant aux ruelles du village, elles ne sont pas bétonnées pour la plupart. Un problème de taille nous a été signalé par les villageois, il s’agit des entreprises de wilaya qui garent leur gros véhicules et qui entreposent leurs marchandises de part et d’autre du CW 147, gênant ainsi la circulation et provoquant des accidents, surtout lorsque l’on sait que les écoliers enpreintent ce chemin pour rejoindre leurs écoles. Les citoyens se sont plaints à plusieurs reprises auprès de la direction des travaux publics pour qu’elle trouve d’autres lieux de stationnement et d’entrepôt, mais en vain. L’ouverture de pistes agricoles est aussi fortement attendue par les villageois pour désenclaver le village. « Depuis 2006, aucune piste n’a été ouverte », déplorent les villageois. Du coté de l’environnement, les habitants reconnaissent que la benne tasseuse passe régulièrement et, de ce fait, les décharges sauvages ont été él minées. Les villageois aspirent à une meilleure viabilisation de leur hameau. Une salle de soins, une aire de jeux, un foyer de jeunes et la réalisation du réseau du gaz naturel en sont leurs principales revendications.
Hocine T.