Hormis les haricots verts qui se manifestent timidement et qui affichent les 160 DA le Kg et la courgette à 140 DA, les étals sont restés lugubrement vides et même désertés par les propriétaires depuis la fête de l’Aïd. Un constat valable pour l’ensemble des places habituelles où opèrent les spéculateurs tant habituels qu’occasionnels, créant une pénurie assez aiguë,; au grand désarroi des pères et mères de familles, qui ne savent plus comment garnir leurs marmites et offrir un repas équilibré a leur progéniture. Les chefs de familles se déplacent d’une agglomération à une autre avec l’espoir de dégotter quelques légumes mais reviennent souvent bredouilles sinon avec quelques pommes de terre, oignons fanés presque déshydratés pour avoir séjourné longtemps au niveau des chambres froides. Il arrive cependant qu’au niveau de la ville de M’Chedallah que quelques petits jardiniers d’Assif Assemadh, Ath Ikhlef et Aksim viennent écouler quelques cageots de légumes issus de leurs vergers dont du piment vert à 80 DA, la tomate à 60 DA et la salade à 50 DA, qu’ils écoulent d’ailleurs rapidement, vu que leur arrivée provoque toujours une ruée des citoyens qui les guettent dès la levée du jour pour plusieurs raisons : la première étant la pénurie qui sévit, la suivante étant la qualité de la marchandise locale, fraîche et saine à quoi s’ajoute les prix raisonnables que pratiquent ces jardiniers. La plupart de ces braves petits jardiniers honnêtes refusent de céder leurs marchandises aux spéculateurs, à l’affût de ce genre de bonnes affaires desquelles ils tirent de substantiels bénéfices en cédant le produit au double et plus du prix de son acquisition, qui s’apparente à une escroquerie dans laquelle refusent de marcher les jardiniers locaux, bien au fait de la boulimie de ces spéculateurs. Les fruits sont par contre largement disponibles tel comme la pastèque, le melon et le raisin. Des fruits sur lesquels la plupart des citoyens jettent à peine un regard désintéressé après avoir été écorché vifs durant le Ramadhan. C’est ce raisonnement logique d’ailleurs que tiennent les marchands ambulants, que la majorité des chefs de familles ont épuisé leurs derniers sous durant la fête de l’Aïd, qui se sont retenus de refaire le plein pour leurs étals sachant par expérience que les achats connaîtront un recul net après le ramadhan, notamment durant les deux premières semaines qui s’en suivront, soit jusqu’à la nouvelle paye des salariés et l’arrivée de l’échéancier des retraites qui interviendront a partir du 20 du mois.
Oulaid Soualah