L’informel explose !

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En cette période de pré-rentrée scolaire, les commerçants informels et autres vendeurs à la sauvette se frottent déjà les mains. Ainsi, au niveau des quelques places de l’informel à Bouira, les articles scolaires en tout genre ont envahi les territoires. Cet état de fait, exaspère les professionnels du secteur, mais aussi bon nombre de citoyens. En effet, « la force » des trabendistes réside dans leur capacité d’adaptation aux tendances du moment, sans être régis par une quelconque réglementation. Cette faculté de s’accommoder pour « satisfaire » aux besoins des consommateurs est facilement perceptible. A chaque occasion son business ! Durant le mois de Ramadhan, c’était les boissons gazeuses et autres confiseries traditionnelles, pour l’Aïd, les habits pour enfants et autres jouets, et pour la rentrée scolaire, évidement, c’est les divers articles et fournitures scolaires.

Articles scolaires : Un créneau juteux

Au niveau de la placette Rahim Gallia, du quartier des 1100 logements ou du côté du square de la ville, ces « commerçants » étalent, allégrement, cahiers, trousses, stylos et autres fournitures, au vu et au su de tous. Certains d’entre eux osent même « narguer » les marchands légaux en leur lançant : « Vous ne faites pas le poids ! Il vaut mieux pour vous que vous changiez de registre ! ». Cet « affront » agace plus d’un parmi les commerçants conventionnels, certains, se disent carrément « découragés » par la prolifération de ce qu’ils ont qualifié de parasites. Et pour cause, les articles proposés et qui, il faut bien le souligner, sont de piètre qualité et d’une provenance parfois douteuse, sont cédés à des prix défiant toute concurrence. En effet, et lors d’une virée aux abords de ces «places» de l’informel, nous avons constaté que les prix sont inférieurs d’au moins 20 à 30% que ceux affichés chez les papeteries de la ville. Cet argument ne laisse pas indifférent le consommateur lambda, notamment en ces temps où le moindre sou économisé compte à la fin du mois. Certains pères de familles, croisés à proximité du quartier de l’Ecotec, avouent qu’ils préfèrent acheter les fournitures pour leur progéniture chez le trabendiste et économiser une centaine de dinars, au lieu de se faire déplumer chez le buraliste du coin. « J’ai acheté six cahiers, une trousse et 2 blouses, pour seulement 2000 DA! Ces achats, m’auraient couté le double si je les avais faits chez un commerçant spécialisé », a noté Hamid, père de deux enfants scolarisés. Parmi les articles les plus convoités en cette période de rentrée scolaire, on citera l’incontournable blouse. Cet habit obligatoire, coûte entre 700 et 1200 DA chez les commerçants légaux. En revanche, chez les petits vendeurs à la sauvette, son prix oscille entre 500 et 900DA, une différence de taille! Cependant, il y a un gros hic… Ces blouses au rabais sont complètement décousues, pleine de défauts de fabrication, ce qui implique, forcément, des dangers pour les écoliers. Autres produits étalés sur les trottoirs et qui pourraient constituer un éventuel danger pour les enfants, ce sont les stylos à bille et à plume. Ils sont de piètre facture et facilement détachables, surtout les stylos à plume.

A quand le «grand nettoyage» ?

Les réponses demeurent floues. Du coté l’UGCAA, via son porte-parole à Bouira, M. Ahmed Tabli , « les pouvoirs publics ne font rien pour endiguer le commerce informel ! Pire encore, ils l’encouragent en fermant les yeux ». Pour leur part, les services de la direction du commerce, par le biais de M. Abdelouahab Délilèche, responsable au niveau de ladite direction, ont exprimé à l’APS, leur «impuissance » à faire face à ce phénomène. « On ne peut, à nous seul, combattre ces pratiques non réglementaires », a-t-il déclaré. Reste encore les services de sécurité qui, il faut bien le reconnaître, font preuve d’un certain « laxisme» à l’égard de ces trabendistes. Comment expliquer ce « laisser-aller » de la part des agents de la voie publique ? Certains l’expliquent par une « crainte » d’une éventuelle explosion sociale. Cependant, cet argument ne tient visiblement pas la route, au vu des récents démantèlements des réseaux de l’informel à Alger. En effet, cette opération de « nettoyage » n’a pas embrasé la capitale, mieux encore, elle a permis aux citoyens se réapproprier leurs rues et ruelles. Alors, à quand une opération de même type à Bouira ? Cette question, revient sans cesse dans la bouche des Bouiris.

Ramdane B.

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