Le calvaire des voyageurs

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Les centaines de voyageurs de la daïra de Maâtkas, se rendant quotidiennement à Tizi-Ouzou ou à Alger pour rejoindre leurs postes de travail ou pour toute autre affaire, subissent un calvaire, des heures durant, car les moyens de transport sont très insuffisants.

Ils font le pied de grue au centre de Souk El Tenine ou de Souk El Khemis pendant toute la matinée, et sachant qu’il n’existe pas de gare routière dans la daïra et que les abris-bus sont exigus et en nombre très insuffisant, ces malheureux voyageurs subissent les affres de dame nature. En été c’est le soleil brûlant qui les fait souffrir, et en hiver, c’est le froid et la pluie qui les malmènent. Lorsqu’un fourgon privé pointe son nez, il est tout de suite pris d’assaut par des dizaines de voyageurs, c’est le rush, le coude à coude et les bousculades pour espérer se frayer une place. Les femmes, les jeunes filles et les personnes âgées assistent, médusées, à ce chaos. Eux, ils ne partent que vers la fin de la matinée ou en milieu de journée. Concernant le transport public, il a été enterré dans les deux communes depuis de longues années. Un quinquagénaire, accompagné de son épouse, déplorera : « Je dois juste rendre visite à ma fille à Alger, mais allez trouver une place. J’étais là depuis 7 heures du matin, il est maintenant 10h et je suis, toujours là. Est-il de mon âge de jouer du coude à coude avec ces jeunes ? Ou alors, faudrait-il louer une voiture au prix de 3 500DA, le ¼ de mon maigre salaire ? Cette situation doit être revue par nos élus. Un bus pour assurer le transport pour tout le monde ne ruinera pas les caisses des mairies. Dire que des bus sont stationnés au parc et que les chauffeurs sont payés pour ne rien faire, surtout pendant les vacances scolaires! Il est temps que l’on trouve une solution à ce problème de transport ». Rappelons que les centaines de fourgons privés, qui assurent la desserte vers Tizi-Ouzou, se font rares en été. Certains vont à la plage, d’autres sont réquisitionnés pour les cortèges nuptiaux. Les rares fourgons en service ne remontent de Tizi que vers 11heures, une fois toutes les places occupées. Ils ne remontent jamais vides. Le privé s’occupe surtout de rentabiliser sa journée. Signalons aussi que les mêmes voyageurs subissent le même calvaire au retour, car à l’heure de sortie des travailleurs, la majorité des transporteurs sont déjà à Maâtkas et, du coup, ils doivent faire une autre gymnastique pour rentrer chez eux. Souvent, ils sont contraints de louer un taxi. Ce qui leur revient trop cher et érode leur porte feuille.

« Dans le temps, on n’avait pas ce genre de problème. Il y avait des bus du secteur public qui assuraient le transport à tout le monde et à des heures bien définies. Aujourd’hui, nous sommes livrés au dictat du transport privé. La direction du transport doit balayer devant sa porte », dira un ouvrier exerçant dans un chantier à la nouvelle ville de Tizi-Ouzou. Avec la rentrée sociale, scolaire et universitaire, la situation se compliquera davantage pour les voyageurs.

Hocine T.

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