Colloque sur les nouvelles technologies

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Les avantages et les inconvénients des nouvelles technologies de l’information et de la communication étaient le centre d’intérêt d’un colloque organisé par l’association culturelle Adrar Ath Koudhia, lors de sa deuxième journée qui a eu lieu, lundi dernier, à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.

Une question d’actualité mais surtout de fond, à laquelle ont tenté de répondre les participants et les spécialistes invités à prendre part l’événement. Il s’agissait de savoir à quel point les moyens d’information et de communication peuvent avoir un impact sur le quotidien des utilisateurs. Mais aussi tenter de désigner la nature même de cet impact. Lors de l’intervention de psychiatre Mahmoud Boudarene, il n’était question que d' »esclavage » et de « dépendance » à tous ces moyens de communication qui s’accaparent de la vie quotidienne de la personne. Se basant sur l’outil qui a tendance à s’accaparer de toute l’attention des utilisateurs, notamment les jeunes, à savoir l’Internet, le conférencier n’hésitera pas à dire qu’il s’agit là d’un outil « qui a tendance à prendre de plus en plus le monopole de la dépendance, comparativement aux drogues déjà connues ». Mahmoud Boudarene illustrera ses dires par des résultats d’études ayant été réalisées dans d’autres pays, notamment la France. C’est ainsi qu’il expliquera que plus de 83% des sujets d’une étude ne pouvaient se passer d’une activité en ligne au moins une fois par jour. Que ce soit le fait de consulter des mails, télécharger des musique ou des films, entres autres, ou encore utiliser les différents réseaux sociaux. Une autre étude révélera que pour plus de 77% des jeunes ayant de 16 à 24 ans, la télévision est reléguée au second plan pour laisser place à l’utilisation de l’Internet. Pour les adultes, 48% ont vu leur temps de suivi des programmes retransmis à la télévision baisser pour la même cause. La conférence manquait néanmoins de statistiques locales ou nationales sur le phénomène, même si la vie quotidienne pourrait mettre en exergue cette dépendance croissante. Boudarène, relevant que notre pays n’en est pas encore à ce degré de dépendance, pense que ce problème est « à relativiser », étant donné le non élargissement de l’utilisation de cet outil, la cherté du matériel informatique, et la qualité des services qui laisse le plus souvent à désirer. Il n’en demeure pas moins que c’est une situation qui « n’est pas à écarter et qui peut survenir très prochainement ». Il suffit de voir de plus près le temps que les jeunes et moins jeunes ont tendance à passer « connectés » devant leur micro-ordinateur. D’autant plus que la prolifération des cybercafés est aussi un facteur encourageant pour cette dépendance accrue au net. Chose qui se fait, d’ailleurs, aux dépens de leurs études, de leurs heures de sommeil, et parfois même de leur santé.  Il insistera, de ce fait, sur la prévention, qui est, d’après lui, le meilleur moyen de lutte. Il est ainsi question d’encourager les jeunes à d’autres activités, tel les sports et les sorties, et à les initier à la vie associative. « Tout ceci dans le but de ne pas laisser à l’individu, enfant ou non, le loisir de sentir un vide qui le ferait tourner vers le monde virtuel ». Pour ce qui est des jeunes utilisateurs du net, le conférencier appellera aussi à la vigilance des parents, mais aussi du secteur éducatif, afin de filtrer et de sélectionner les contenus, pour n’en garder que l’essentiel qui ne peut qu’être éducatif pour l’enfant.  Le tout pour faire en sorte que la première vocation de cet outil révolutionnaire ne s’égare point dans les futilités de la mal-utilisation. Il y a lieu de noter que cette initiative de l’association culturelle Adrar Ath Koudhia d’Aghribs, en collaboration avec le comité du village et l’association sportive JSSA, a connu sa première journée, vendredi dernier, au niveau de la localité d’Aghribs où un riche programme a été proposé au public.

T.  Ch.

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