Le CEM toujours à l’état de chantier

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Livré à moitié achevé en 2011, cet établissement du cycle moyen, qui accueille pas moins de 180 élèves répartis sur 06 divisions, a ouvert ses portes en janvier 2012 accusant plusieurs mois de retard par rapport à la rentrée officielle de 2011, étant toujours en chantier. En effet, hormis les blocs pédagogique et administratif, aucune infrastructure d’accompagnement n’avait été achevée. Bien mieux, les travaux concernant la cantine et le gymnase, sont toujours au stade des fouilles (fondations) et stagnent à ce niveau à cause d’un arrêt complet des travaux. Cela, au même titre que le talus, de 4m de hauteur sur 200m de longueur, qui s’est formé lors des travaux de terrassement de ces deux ouvrages, dont l’incontournable mur de soutènement n’a pas encore été entamé. Les éboulements et les affaissements qui commencent à se manifester sur ce talus risquent d’entraîner une route très fréquentée. Un responsables des services techniques, chargé du suivi de ce projet, affirme que les travaux ont cessé sur ces deux ouvrages après la découverte d’une conduite d’irrigation de gros diamètre (1000) et bien qu’elle soit hors de service depuis plus de 20 ans, aucun des services concernés, ceux de l’hydraulique et de l’agriculture, n’ont n’accepté de donner leur aval pour l’enlèvement des longueurs gênantes de cette conduite pour la reprise des travaux. Pourtant, ils étaient bien présents lors du choix de ce terrain, qui a été approuvé par tous les membres de la commission dont ces organismes évoqués faisaient partie. A cette question, notre interlocuteur répond que l’ouvrage gênant appartient…à la défunte société SONAGHTERE et personne ne veut assumer la responsabilité de sa destruction. Un autre ouvrage, et des plus névralgiques sachant que ce CEM a été réalisé dans un coin isolé qui est l’éclairage extérieur qui joue un rôle primordial sur le volet sécuritaire, n’a pas été réalisé à ce jour. Cela, pour n’évoquer que les insuffisances bien en vue et qui risquent de perdurer et s’allonger dans le temps, vu que l’entreprise de réalisation a plié bagages depuis plusieurs mois après avoir confié le reste à réaliser à des sous-traitants, lesquels tiennent un autre langage en expliquant l’arrêt des travaux par le fait qu’aucune de leur factures n’a été honorée par l’entreprise détentrice du marché et qu’ils ne pouvaient ni payer leurs ouvriers, et encore moins s’approvisionner en matériaux. Situation qui les a conduits, selon leurs propres dires, à engager une procédure judiciaire contre l’entreprise en question. De plus, ils croient savoir que cette dernière est tombée sous le coup des pénalités de retard qui risque de l’étouffer à son tour. Ces malheureux artisans, qui ont engagé toutes leurs économies dans ces opérations s’endettant auprès de leur fournisseurs, affirment avoir frappé à toutes les portes, mais en vain, et se retrouvent à l’heure actuelle contraints à un chômage technique forcé risquant même de mettre la clé sous le paillasson d’ici à ce que cette scabreuse affaire ne soit dénouée. D’ici là ce CEM continuera à se débattre dans des contraintes qui risquent de se répercuter négativement sur son rendement et sur les résultats des élèves en fin d’année. Rappelons que lors d’une visite d’inspection sur les lieux, durant l’été 2011, le wali, qui avait piqué une colère noire après avoir constaté l’énorme retard des travaux, a ordonné à ce que l’entreprise soit purement et simplement dessaisie. Un mois plus tard, c’était au tour du secrétaire général de la wilaya de lancer un sévère avertissement à l’opérateur, qu’il a mis en demeure, en même temps que les services techniques, de renforcer ses chantiers en moyens humains et matériels. Peine perdue. L’entrepreneur, quant à lui, joint par téléphone, évoque des contraintes administratives qui ont entravé ses activités, et affirme détenir des documents justifiant ses dires. Quoi qu’il en soit, s’il y a un fait à relever, c’est que le CEM d’Ath Yakhlef ouvrira ses portes, à la rentrée 2012/2013, dans les mêmes conditions que l’année passée, soit à moitié réalisé. Un cas sur lequel doivent se pencher, de nouveau, les pouvoirs publics, wali en tête, d’autant plus que les parents d’élèves commencent à s’agiter énergiquement et promettent, dores et déjà des actions de rue si rien n’est fait dans l’immédiat pour améliorer l’état de cet établissement.

Oulaid Soualah

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