Des établissements se vident à Ighil Ali

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La rentrée ne s’annonce pas de tout repos dans la commune d’Ighil Ali, à 95 km au sud de Béjaïa. En effet, au delà des dépenses faramineuses qui attendent les ménages, le problème récurrent du transport scolaire et autres soucis liés à la scolarité il y a aussi ce nouveau phénomène qui touche les écoles primaires depuis ces dernières années. Il s’agit de la fermeture des écoles, constatée dans plusieurs villages de la commune, à cause du manque d’élèves. Pour exemple, dans les villages de Tazla, Ilougane et Tabouanant, les écoles primaires ont mis la clé sous le paillasson, parce qu’il n’y a aucun apprenant d’inscrit. Dans d’autres villages, comme Mouka, Tiniri, Zina et El-Kelâa, les écoles sont également menacées de fermeture, même si quelques dizaines d’élèves y poursuivent encore leur scolarité. Mais là encore, la situation est insolite, car dans une même classe l’on peut trouver des élèves de différents paliers. Les enseignants, qui se comptent sur les doigts d’une seule main, se démènent comme des diables pour enseigner des élèves de la 1e à la 5e année, avec en sus des programmes différents. D’après un enseignant d’El Kelâa, la cause de ce phénomène est liée à l’exode rural que connaissent ces villages enclavés et déshérités. En plus de cela, il y a la dénatalité qui touche la population dans ces contrées. En conséquence à cette situation, les écoles du chef-lieu d’Ighil Ali se trouvent en surcharge à cause de l’exode. Les parents, très soucieux de l’avenir de leurs progénitures, délaissent à leur corps défendant, leurs biens dans les villages, pour louer ou acheter des maisons, souvent au prix fort, dans d’autres localités (Ighil Ali, Akbou, Aït Rzine,…). Pour eux, la réussite de leurs enfants vaudrait bien des sacrifices. Dans la foulée, notre interlocuteur préconise de construire une école primaire et un collège dans la localité de Bouni (20 km d’Ighil Ali), afin de permettre à tous les élèves des villages isolés d’y suivre leur scolarité sans que leurs parents n’aient à déménager. Cela constituerait, d’après lui, une solution idoine contre l’exode rural qui a décimé des villages autrefois très peuplés.

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