Selon Karim Djoudi, qui s’exprimait hier en marge des travaux de la 7éme session de la commission mixte algéro-koweitienne, l’Algérie fera prévaloir son droit de préemption sur le troisième opérateur de téléphonie mobile, Nedjma, au cas où l’opérateur qatari Qtel venait à la racheter totalement.
«A ce moment là explique le ministre des finances, il y a changement d’actionnariat. Et dans ce cas, il y a une règle qui s’applique, c’est le 51/49 ».
Si pour le moment, il n’est pas encore établi que la transaction est entrain de se faire, il n’en demeure pas moins que le ministre des Finances est resté très prudent dans ses déclarations, préférant renvoyer l’affaire aux ministères de l’Industrie et des Télécoms.
« Attendons déjà de voir si la demande se vérifie. En l’état actuel des choses, je ne suis pas informé de la demande de Qatar Telecom», a-t-il ajouté avant de souligner que « cette question ne se pose pas pour mon secteur ».
Pour rappel, l’opérateur koweitien Wataniya Telecom avait obtenu une licence d’exploitation de téléphonie mobile en décembre 2003 en Algérie, avec une offre de 421 millions de dollars. Nedjma a été lancée en août 2004 sur le marché algérien, devenant, du coup, le troisième opérateur, avec Djezzy et Mobilis.
Mi-août dernier, un accord a été trouvé pour le rachat de l’opérateur, par le groupe qatari Qtel. L’autorité de régulation koweitienne avait donné son feu vert à ce rachat, pour la somme de 622 millions de dinars, soit environ 1,8 milliard d’euros.
En mars 2007 déjà Qtel était devenu majoritaire, avec 51% des actions dans le capital de Wataniya Telecom, ce qui lui a permis de détenir 80% des actions de Nedjma.
Cette dernière a vu, par la suite, son chiffre d’affaires grimper, passant de 219, 7 millions de dollars, au premier trimestre 2012, à 241,1 millions de dollars au 2e trimestre de la même année, ce qui a engendré une hausse de 10 % durant cet espace temps très court.
Sur le plan de la concurrence, notons que Nedjma revendique pas moins de 30 % des parts du marché de la téléphonie mobile en Algérie, contre 31 % à la fin 2011.
Ferhat Zafane

