La production de figues dans la vallée de la Soummam est tombée au plus bas cette année. Les vergers de figuiers ont été durement affectés par la chaleur infernale, propre à ce climat de type continental. A cela s’ajoute l’action anthropique, qui a saccagé sans répit, la majorité des vergers par d’innombrables incendies. Résultat des courses : la figue se fait rare. Au cœur même de la Kabylie, censée être le sanctuaire de la figue, le fruit se vend très cher, plus cher qu’un fruit exotique comme la banane, qui plus est, est importé à coup de devises sonnantes et trébuchantes ! « En l’espace d’une décennie, le volume de production de mes vergers a chuté de près de 60% », soutient un paysan de la commune de Béni Maouche, l’un des fiefs de la figue. « La réhabilitation de cette filière est une nécessité vitale, car en plus d’être partie intégrante de notre histoire et de notre culture, la figue est un bon produit sur le plan économique », plaide un ingénieur agronome de la région de Sidi Aïch. Notre interlocuteur en veut pour preuve la richesse de ce produit du terroir en vitamines et propriétés médicinales. « La figue est gorgée de vitamines et de sels minéraux, de même qu’elle a des propriétés thérapeutiques prouvées », a-t-il précisé. En effet, la figue a des vertus laxatives et diurétiques, associée à l’huile d’olive, la figue est utilisée comme remède contre la bronchite et l’asthme, les feuilles du figuier sont un bon aliment du bétail et son latex, traditionnellement utilisé contre les verrues, peut s’utiliser (séché et poudré) comme coagulant du lait… Par ailleurs et comme tout autre fruit, la figue se prête à diverses utilisations dans le domaine alimentaire. On peut en faire de la confiture, du sirop et même de l’eau… de vie.
N. Maouche