Pour parer aux frais générés par la rentrée scolaire, de nombreux élèves de la ville d’Aïn Bessam ont recours au système D, en procédant à la revente de leurs livres scolaires de l’année précédente.
Ce phénomène a pris de l’ampleur cette année, vu le nombre important des livres exposés au niveau des différents recoins du marché hebdomadaire de la ville. Un peu partout au marché des élèves, âgés pour leur majorité entre 10 et 15 ans, attendent avec impatience pour revendre les livres scolaires de l’année précédente. Un commerce qui connaît une importante croissance cette année, surtout que certains livres exposés sont introuvables au sein même des établissements scolaires, mais aussi au vu de leur prix rabaissé. Le plus important regroupement des ces marchands pas comme les autres se trouve du côté du marché des téléphones portables et des produits d’occasions, du coté dit “Khorda“, où l’on trouve des ouvrages pour tous les cycles, du primaire jusqu’au secondaire. Ces élèves « débrouillards » les proposent a moitié prix, au grand bonheur des parents qui se retrouvent épuisés par les différentes dépenses en cette période pénible de l’année, surtout après un Ramadhan et un Aïd très couteux. Rencontré sur les lieux, Ahmed, cadre dans une entreprise privée et père de trois enfants scolarisés, nous déclare qu’il a pu trouver sur les lieux des livres indisponibles dans les écoles, “ j‘ai réussi à trouver des livres pour 50 DA», dira-t-il. Un autre parent, rencontré en pleine négociation pour un grand lot d’ouvrages, tous les livres de la 1ère année moyenne pour 500 DA, dira :” Ce lot me coûterait plus de 1500 DA, si je songe à l’acheter au niveau du CEM de mon fils, ainsi, j’économiserai près de 1000 DA», une somme importante pour un père de 7 enfants, tous scolarisés. Nous avons approché Hamza, élève du cycle moyen âgé de 12 ans, qui dit avoir l’habitude de vendre ses livres scolaires chaque année. “ Aujourd’hui, je vends mes livres de l’année précédente, car, moi, j’ai toujours eu mes livres gratuitement dans mon école, en guise d’aide sociale “, dira-t-il. Sur le sort de l’argent récolté il nous affirme qu’il a eu l’habitude, depuis sa 4ème année primaire, d’acheter des vêtements à chaque rentrée grâce à cette activité et à ce que lui rapportent ses ouvrages, « mes parents ne pourront pas m’acheter des vêtements, ils n’en ont pas les moyens », ajoutera-t-il. Une réponse aussi convaincante que désolante, pour ce gamin de 12 qui a appris à se prendre en charge dès son jeune âge. Une heure plus tard, Hamza a réussi à vendre tous ses livres en un seul lot à 1300 DA, un prix dérisoire vu la flambée des prix du prêt a porter, mais cela l‘aidera quand même à soulager ses parents en cette rentrée scolaires pour.
Oussama K.

