Lakhdaria ville répugnante !

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«La commune de Lakhdaria est l’une des communes les plus sales de la wilaya ». Cette phrase, a été lâchée par le wali de Bouira lors d’un point de presse organisé récemment. Il est vrai que cette municipalité située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya, n’est pas un modèle en matière d’hygiène publique. Pour s’en convaincre, il suffit d’un petit tour à travers les différents quartiers du centre-ville. En effet, tout n’est qu’immondices, insalubrité et déchets en tous genres.

Les immondices envahissent la ville

Au niveau des principales artères de la ville, notamment les boulevards Zadek Ali et Oukil Lakhdar, la saleté règne en maîtresse des lieux. Les décharges sauvages sont répandues un peu partout, les bennes à ordures débordent de toutes parts, les déchets ménagers pourrissent au soleil… etc. Cette insalubrité ambiante engendre des odeurs fétides et nauséabondes. D’ailleurs, il est quasi impossible de traverser ces quartiers sans se boucher les narines, tant les effluves sont insupportables. De plus, bon nombre de citoyens ont remarqué une prolifération inquiétante d’insectes, de rongeurs et autres bestioles. Les lieux sont répugnants, c’est le moins que l’on puisse dire. La place des martyrs, placette incontournable de la ville, s’est transformée, au fil du temps, en une décharge sauvage où les rats ont trouvé un vaste vivier. Mieux encore, le boulevard Toutah Mohamed Rabah, l’une des plus importantes artères commerçantes de la ville, est traversée par des égouts à ciel ouverts, des dépotoirs à perte de vue, sans parler des tristement célèbres sachets noirs qui volent au gré des vents, un paysage désolant! Encore plus alarmant, c’est le cas de la rue Khemissi Kara, qui jouxte l’hôpital de Lakhdaria. Tout au long de cette avenue, les décharges publiques et sauvages s’entremêlent, les poubelles débordent, les canaux d’évacuations des eaux usées y sont obstrués à longueur d’année. Le tout à quelques mètres seulement de la structure hospitalière, ce qui expose indubitablement les malades à d’autres infections…

Les services communaux au banc des accusés

Ce constat, qui fait froid dans le dos, pousse le commun des mortels à se poser une seule et unique question : Qui est responsable de cette catastrophe sanitaire ? Selon le wali de Bouira, le  » coupable » est tout désigné «ce sont les services communaux ». D’ailleurs, le chef de l’exécutif a asséné un cinglant : » Les services municipaux ne font pas leur travail, c’est une évidence! ». Dans le but de remédier à « l’inertie » des travailleurs communaux et à carrément « se passer d’eux », selon les termes utilisés par M. Bouguerra, des entrepreneurs vont être chargés, incessamment, du nettoyage de cette « ville poubelle ». Cette décision a enchanté bon nombre de citoyens de Lakhdaria. Pour certains, cette décision de confier le nettoyage de la ville aux privés est logique. « Puisque nos agents d’entretien ne sont pas capables d’assurer leur tâche convenablement, il est préférable de la confier à des gens compétents et qui font montre de professionnalisme », clament les citoyens. Pour Mohcen, habitant du quartier Moudjahid Slimane, situé à un jet de pierre du siège de l’APC de Lakhdaria, les éboueurs sont des  » fainéants ». « Ils débarquent chaque matin, ils ramassent deux ou trois sachets d’ordures, puis ils repartent! Ils ne se cassent pas la tête », a-t-il assuré avant d’enfoncer le clou : »Je les ai vu de mes propres yeux ramener un gobelet de café et le déguster, tout en se racontant leur vie. Chaque matin, c’est le même scénario, alors que nos cités débordent de saletés. C’est honteux! ». D’autres affirment que les élus locaux, à leur tête le P/APC de Lakhdaria, sont les principaux responsables de cette situation. « Le maire et son équipe ne sont pas étrangers à cette catastrophe. Par son laxisme et son irresponsabilité notre ville est la risée de toute la wilaya. », regretté Naïma, enseignante de son état.

Ramdane B.

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