«Je suis né pour chanter»

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Parmi les jeunes artistes, Moh Belhadj, natif d’Afir à Aït Yahia Moussa, vient de sortir son deuxième album « Ellah Ghaleb ». Actuellement sur les étals, ce deuxième CD a déjà rencontré son public et un succès certain. Pour en savoir plus sur cet opus, nous sommes allés à la rencontre de l’artiste.

La Dépêche de Kabylie: qui est Moh Belhadj ?

Moh Belhadj: Je suis un jeune Algérien. Je n’ai pas de nom d’artiste, j’ai préféré garder mon vrai nom pour la scène, c’est un choix.

Pouvez-vous nous parler de vos débuts dans le domaine de la chanson?

Je suis né pour chanter. Dès l’âge de six ans, j’ai appris par coeur toutes les chansons de Slimane Azem, c’est sa poésie qui m’a inspiré. Avec le temps, j’ai commencé à chanter sous les oliviers de mon village. De jour en jour, ce don s’est développé en moi jusqu’au jour où j’ai décidé d’animer des fêtes. Quelque chose au fond de moi me disait que j’étais né pour devenir la voix de ma société.

A quand remonte votre premier C.D?

Après une longue attente, j’ai décidé d’enregistrer un CD en 2007.

Pouvez-vous rappeler aux lecteurs quelques unes de vos chansons?

Eh bien, ce sont toutes des chansons qui traitent des problèmes sociaux. Iwid yaghren, abuh al uqal, akhadam, navgha a n roual, en français, ça donnerait ceci :  » les lettrés », « oh les sages », » l’ouvrier », « on veut s’en aller ». Ce sont des thèmes d’actualité dans tous nos villages.

Est-ce que vous écrivez et composez vous-même vos chansons?

En effet. Car, je ne peux chanter les chansons composées par d’autres. J’ai ma poésie, elle me correspond. Comme je viens de vous le dire, l’artiste a son regard sur la société et ce n’est pas le même regard que celui de tout le monde. Il a sa façon de voir les comportements des uns et des autres, puis les traduire aux autres.

Et avec quel style de musique?

C’est du chaâbi moderne où je ne fais pas appel à beaucoup d’instruments. Mon style tirerait vers Lani Rabah et Hacène Ahrès.

Revenons à votre deuxième album…

Il est dans le même sillage que le premier avec quelques nouveautés. Le titre principal  » Ellah Ghaleb » est la réponse à toutes les autres chansons de l’album: thexlayi axam,  » elle m’a ruiné », Thiziri » la pleine lune », aldjiran  » ô voisins »,  » cnigh afthayri,  » j’ai chanté l’amour », aka idloulagh  » c’est comme ça que je suis né », ah ay arach  » ô jeunes gens ». D’aucuns diront que ce ne sont que des chansons d’amour, mais je dirais qu’il faut bien les écouter pour les comprendre. Un détail important dans la composition de ces chansons: chaque fin d’une chanson est le début d’une autre parce que c’est un tout, pour répondre enfin par « Ellah ghaleb ».

Etes-vous satisfait de cet album?

C’est au public de le juger.

Est-ce que vous êtes pour la reprise des chansons des autres?

Ce n’est pas une chose aisée, car je ne peux pas prendre le risque de  » massacrer » le produit des autres. Chacun à son style et chacun a sa vision et le message qu’il veut passer. Malheureusement, nous entendons chaque jour des reprises qui font perdre leur âme aux chansons. C’est un moyen qui fait rentrer de l’argent. C’est devenu commercial. Et c’est ce qui est réclamé par la plupart des éditeurs.

Avez-vous d’autres projets en cours?

L’artiste ne s’arrête pas de produire, c’est le propre même de l’artistique, sa raison de vivre.

Un dernier mot… ?

Je vous remercie de m’avoir permis de m’exprimer sur les colonnes de votre journal. Je donne rendez-vous au public dans un prochain CD.

Entretien réalisé par

Amar Ouramdane

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