Mohamed, un miniaturiste hors du commun

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Dans un petit atelier, sur les hauteurs de Tizi Gheniff, plus précisément à Bezazoua, un jeune homme, de vingt ans a une véritable passion pour la création d’objets divers.

La rencontre avec cet artiste fut passionnante. Loin des salons d’exposition, dans sa petite masure de quelques mètres carrés, le jeune Achour Mohamed ne quitte son atelier que lorsqu’il va prendre une pause pour se restaurer. Mohamed n’a pas fréquenté les grandes écoles des beaux arts, il a juste le don de pouvoir tout reproduire avec des outils rudimentaires et des matières peu coûteuses et des plus banales : plastique, morceaux de bois, fils de fer, liège ou carton. Notre artiste n’a pas non plus fait d’études supérieures. Il n’a pas dépassé le niveau de la première année secondaire, mais sa créativité fait de lui un prodige. Grâce à sa dextérité les matériaux les plus banals se transforment en de magnifiques objets, plus vrais que nature. “J’étais encore tout petit quand, imitant mon frère, j’ai commencé à façonner quelques jouets dont rêve tout enfant de mon âge. Au fur et à mesure, Je parvenais à confectionner des objets très ressemblants à ceux qui m’entouraient », nous a-t-il raconté. A l’intérieur de son atelier exigu, il nous a montré quelques unes de ses créations, des engins de diverses tailles : des grues, bulldozers, bateaux, voiliers, Tours Eiffel et bien d’autres choses plus belles les unes que les autres. Vivant en retrait dans son village, Mohamed ne sait pas comment exploiter ce “ trésor», comment le partager avec les autres. La seule occasion qui s’est offerte à lui est le festival de la chanson folklorique en mai dernier à Tizi Gheniff, son stand a d’ailleurs été le plus visité de tous. Sa mère nous a confié qu’il était si passionné par son travail qu’il oublie même de manger : « Je lui dit toujours de laisser tomber ce travail puisqu’il ne sert à rien, mais il me répond que son art est sa passion, sa vie ». Avant de nous séparer, Mohamed a tenu à interpeller, à travers nos colonnes, les autorités concernées pour qu’elles l’aident à développer son atelier et à se faire connaître de la chambre de l‘artisanat. Il voudrait pouvoir participer à des expositions. Tel est notre souhait également, pourvu que son appel trouve une oreille attentive et l’aide escomptée.

Amar Ouramdane

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