Révolte à Mizrana !

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Des dizaines de citoyens, principalement des villages de Mizrana et d’autres communeslimitrophes, ont, dans l’après-midi d’avant-hier vers 15h, saccagé et brûlé les nouveaux locaux qui devaient accueillir la future brigade de gendarmerie nationale, nouvellement érigée dans la localité et dont l’inauguration devait intervenir, dit-on, le premier novembre prochain.

Ils « justifient » leur acte par le fait que « la localité est dans le dénuement total, et qu’au lieu d’ériger une brigade de gendarmerie à coup de milliards, les autorités devaient plutôt se pencher sur les problèmes que nous vivons au quotidien, notamment le problème de l’eau, de l’état de nos routes, du manque dont nous souffrons, que ce soit dans le transport, l’éducation, la santé… ». La nouvelle battisse qui vient juste d’être terminée a donc subi la colère des citoyens et le vent de contestation qui sévit ces derniers temps dans la localité.

Le chef de daïra et la protection civile refoulés

Le chef de daïra de Tigzirt qui fut escorté par les éléments de la brigade de la police judiciaire territorialement compétents, a été violemment refoulé par les manifestants à coups de pierres lancées. Il était venu calmer les esprits, mais son apparition n’a fait qu’attiser la colère des émeutiers. Même les éléments de la protection civile qui s’étaient déplacés sur les lieux en vue d’éteindre les incendies qui menaçaient cet édifice, ont été sévèrement refoulés et menacés. Plusieurs chaînes de télévision privées et autres correspondants de la presse écrite et électronique ont été empêchés de filmer ou de prendre des photos par les citoyens présents sur les lieux des émeutes. « Nous avons interdit les journalistes de filmer et de photographier pour que les services de sécurité ne puissent pas avoir des preuves d’implication de citoyens ayant participé à ces actions », dira un jeune protestataire.

Des milliards de centimes de dégâts

Les dégâts matériels occasionnés par la destruction de la brigade de gendarmerie, nouvellement bâtie et prévue pour être réceptionnée le 1er novembre, se chiffrent en milliards de centimes indique t-on. Les murs de l’enceinte sont totalement détruits et incendiés. Des climatiseurs, des chauffes bains, des groupes électrogènes et bien d’autres objets de valeur ont été détériorés.

La daïra toujours fermée et cernée par un impressionnant cordon de sécurité

Comme nous l’avions rapporté dans l’édition d’hier, le siège de la daïra de Tigzirt était hier encore assiégé par les citoyens d’Azroubar, en vue d’interpeller les autorités et « les pousser à respecter leurs promesses, non tenues, quant à l’installation de la téléphonie fixe » au niveau de leur village, et dénoncent le « mutisme et la sourde oreille des autorités locales et celle d’Algérie Telecom ». Les services de la sûreté de daïra, territorialement compétents, ont vite fait de dépêcher, hier, tôt dans la matinée, leur éléments pour mettre en place un impressionnant cordon de sécurité pour protéger ce siège et qu’il ne subisse pas, lui aussi, le sort de la nouvelle brigade de gendarmerie.

M. A.

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