J-4 avant la fête de l’Aïd El Fitr, le marché hebdomadaire de Bouira grouille de monde. Les pères de familles, accompagnés de leurs progénitures, effectuent les dernières emplettes. L’achat des vêtements neufs se révèle être un véritable casse-tête. Même si les enfants préfèrent des habits “in”, les parents, eux, choisissent d’abord le rapport qualité prix. Des chaussures de marque aux vêtements arborant un crocodile, les prix affichés semblent faire fuir les clients. Mille dinars une paire de souliers dont la pointure ne dépasse pas 38, un survêtement correct proposé à 1 200 DA, le tout multiplié par le nombre d’enfants à vêtir… Avec ces tarifs, le père de famille a vite fait de se rabattre sur les fripes. Heureusement que ce genre de commerce existe, sinon on aurait du mal à imaginer ce que ferait le pauvre citoyen pour s’en sortir. Cependant, l’achat d’habits n’est pas la seule dépense, ô que non ! Il reste à acquérir les ingrédients nécessaires à la confection de gâteaux, sans quoi l’Aïd ne serait pas vraiment l’Aïd. Farine, noix de coco, cacao, amandes et autres confiseries s’avèrent indispensables pour recevoir les convives le jour de cette fête religieuse. Devant l’étal des marchands de poulet, des gens indécis. Faut-il acheter un poulet pour le 27e jour du Ramadhan ? La tradition veut que le repas de Leilat el qadr soit agrémenté d’un gallinacé, mais ???? “Avec tout ce qu’on voit sur les chaînes de télévision, on n’a pas vraiment envie de manger du poulet”, marmonne un quinquagénaire accompagné de deux marmots. Réflexion faite, l’homme traînera ses gosses en leur disant qu’il vaut mieux acheter de la viande congelée. A quelques mètres de là, un jeune vend des jouets en plastique, et pas besoin de haut-parleur pour ce dernier. La foule, qui s’agglutine devant son étal prouve que faire plaisir aux enfants demeure l’une des préoccupations principales des parents. Des jouet, qui ne conviennent pas toujours au besoin des jeunes enfants car non homologués et parfois même dangereux pour la santé des jeunes innocents. C’est le cas des pétards et autres produits pyrotechniques qui sont pourtant interdits à la vente, mais qui continuent à envahir les marchés. Les risques de brûlures ne sont pas à écarter, surtout quand ce sont des mains inexpérimentées qui manipulent les pétards. Ces pièces d’artifices sont testées à l’intérieur même du marché et les déflagrations sont telles, qu’il est quasiment impossible de ne pas sursauter lorsqu’on les entends. Ainsi, le marché hebdomadaire de Bouira, à l’instar des autres souks (marches) du pays, connaît une certaine effervescence et les Bouiris s’apprêtent à célébrer, bon gré mal gré, le 27e jour Ramadhan, en attendant l’Aïd qui clôturera un mois de saignée à blanc.
Hafidh B.
