Dans le cadre de son programme d’action de l’exercice en cours, le Haut Commissariat à l’Amazighité a choisi la ville de Boumerdès pour organiser, les 26 et 27 de ce mois de septembre, un symposium sur l’unification du lexique grammatical. Cette rencontre s’inscrit dans la trajectoire tracée par cette institution chargée de la promotion de tamazight et intervient après celle tenue à Zéralda en 2011 ayant eu pour thème la grammaire référentielle et celle de 2010, dans cette même ville, sur la standardisation de l’écriture amazighe. Le HCA se dit à cœur de traiter en profondeur la question, à travers ces rencontres et se réjouit de la mobilisation des spécialistes de la langue pour asseoir l’enseignement de la langue de Mammeri sur des bases scientifiques. Ces fondations s’inscrivent dans une dynamique de création en gardant l’âme de la langue elle-même. La problématique cernée par les organisateurs de ce symposium traite le volet de la terminologie grammaticale qui constitue la première manifestation terminologique moderne dans le domaine berbère. Cela peut être vérifié dans le premier support de la grammaire berbère de feu Mouloud Mammeri intitulé « Tajerrumt n tmazight » édité en 1976 qui est le point de départ du lexique grammatical. Ce qui a défriché le terrain à d’autres publications qui sont venues enrichir la grammaire amazighe. La démarche du HCA en vue d’une standardisation et normalisation de tamazight s’inscrit donc dans une optique de la « sauver » de la dialectisation. Pour le HCA, l’unification de la terminologie grammaticale contribuera à une meilleure promotion de la langue amazighe et rapprochera davantage les variétés amazighes. Cela mettra à la disposition des étudiants et des apprenants un outil pédagogique complet. C’est ce qu’a souligné M. Merahi, secrétaire général de cette institution lors de l’ouverture du symposium en présence du secrétaire général, de la wilaya de Boumerdès. C’est justement dans cette même démarche que M.Tidjet, enseignant à l’université de Béjaïa a, après avoir passé en revue les différentes étapes de l’enseignement de tamazight, apporté en conclusion de sa communication une douzaine de propositions à même d’arriver à l’unification de la terminologie grammaticale. Une démarche similaire entreprise par M. Mahrazi, enseignant à l’université de Béjaia qui, de prime à bord, a établi un état des lieux se rapportant à la terminologie grammaticale. Son intervention s’est focalisée principalement sur la place accordée au lexique dans l’enseignement de tamazight pour pouvoir enfin cerner la part réservée aux mots consacrés par l’usage ainsi que leurs concurrences. De l’avis des participants, le débat a été fructueux. Durant le deuxième jour de cette rencontre, Salhi Mohand Akli a exposé son expérience concernant le lexique de la littérature amazighe qu’il a lui-même créé. Ramdane Boukerouf de l’université de Tizi-Ouzou a quant à lui soulevé la question de la terminologie grammaticale dans l’enseignement de la linguistique dont il est chargé. Beaucoup de propositions ont été apportées par les conférenciers.
A la rencontre, plusieurs recommandations ont été avancées par les participants dont la principale est celle soulevée par Mahmoud Amaoui de l’université de Béjaïa qui voit que l’issue de cette problématique passera nécessairement par la mise en place d’un cadre qui réunira les compétences à l’effet de concrétiser ce projet. Demande à laquelle que M. Merahi, secrétaire général du HCA a répondu par l’affirmative avec la condition de tracer au préalable un programme de rencontres qui s’étalera sur tout le long de l’année 2013.
S. M
