Si l’initiative prise par les autorités locales de doter le village d’Ameddah d’un foyer pour jeunes fut accueillie avec joie, au lendemain du lancement des travaux, une fois les travaux achevés, ils ont peur de le voir transformé en un refuge pour les noctambules. « Lors de la dernière action que notre village avait menée à Tizi-Gheniff, en fermant le siège de la daïra, nous avions demandé à ce que cette maison de jeunes ouvre ses portes, car nous n’avons aucune autre structure. Des promesses nous ont été alors données, mais cinq mois après, la situation n’a pas changé. Nous avons peur que l’établissement soit laissé à l’abandon comme c’est le cas de plusieurs infrastructures réalisées ici et là et qui ne sont pas exploitées », nous a déclaré un jeune du village. L’autre structure qui est à l’abandon n’est autre que l’aire de jeu. Les travaux de son revêtement ont été lancés, mais apparemment, un glissement de terrain, en contre bas, la menacerait. « Toujours est-il, ce n’est qu’après des actions de protestation que les responsables locaux ont daigné faire quelque chose », a ajouté le même interlocuteur. « Au lendemain de la suspension des actions, des travaux de confortement y ont été improvisés mais de manière aléatoire. Au lieu du gabionnage, il n’y a eu que le drainage des eaux. Ce n’est pas suffisant parce que la menace persiste. Avec les pluies qui vont tomber incessamment, une partie va glisser vers le côté bas. La clôture, quant à elle n’a tenu que quelque temps. Tout le grillage est à terre. Du travail bâclé », a conclu le même interlocuteur. Tous ces manques ne font qu’exaspérer les jeunes d’Ameddah qui n’ont que le café maure pour passer leur temps. De plus en plus, la vie dans les villages devient insupportable pour cette jeunesse qui, à travers Internet et les chaînes étrangères, découvre et s’exaspère de voir que sous d’autres cieux, les choses se passent mieux.
Amar Ouramdane