Les expropriés campent sur leur position

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Les expropriés du barrage Souk N’Tléta (commune de Tadmaït) se sont opposés à l’installation du matériel de l’entreprise réalisatrice du projet. Elle voulait entamer les travaux avant le règlement de leurs problèmes. Une assemblée générale de l’Association des expropriés eut lieu, en urgence, le vendredi 05 octobre 2012, sur le site même, sous la présidence de M. Mérabti Mohamed. Le barrage de Souk N’Tléta continue de susciter l’attention des autorités, mais aussi et surtout l’inquiétude des expropriés qui, depuis des décennies, ne cessaient d’entendre le même discours des pouvoirs publics censés solutionner définitivement le problème. Au cours de son intervention, M. Merabti a fait un très large tour d’horizon de la situation actuelle, tout en se souciant de convaincre les expropriés, venus nombreux adhérer aux démarches de l’association qu’il préside. « Les arrêtés et les actes de cessibilité ne sont pas remis aux concernés, le terrain, sur lequel seront réalisés les logements, qui accueilleront les expropriés, n’a connu ni transfert ni délimitation officielle. C’est pour toutes ces raisons que nous jugeons légitime l’action de l’association qui a consisté à empêcher l’entreprise de déposer son matériel et d’entamer ses travaux », explique le président. Les enjeux sont très importants et « ce n’est pas la première fois que nous sommes en face de ce genre de dilemme. L’ANBT s’empresse pour entamer les travaux et l’administration ne se presse pas pour régler les problèmes énumérés », lit-on dans une déclaration rendue publique le 05 Octobre 2012. Cependant, l’association reconnaît « avoir arracher certains droits mais qui restent insuffisants par rapport au déracinement». Le wali s’est engagé sur différents points, «les travaux et les démarches administratives se feront en parallèle », avait-il avancé le jeudi 17 Mai 2012, lors de sa visite sur le site du barrage. « Depuis, les différents services ne suivent pas», dira M. Merabti ajoutant que l’association ne peut être plus claire et que « les intérêts des expropriés seront au-dessus de toutes considérations. Ils seront défendus même si l’Etat prenait des décisions les plus radicales. Certains cercles tentent, contre vents et marées, de délocaliser ce projet, mais nous sommes conscients de la situation (…) C’est ce qui explique les menaces et les intimidations de ces cercles occultes ». Une dizaine d’intervenants, des délégués des communes et des comités de villages touchées par le barrage (Tirmitine, Maâtkas, Aït Yahia Moussa, Aïn Zaouïa et Tadmaït) ont tous été unanimes à déclarer haut et fort : « Non à l’installation de l’entreprise avant le règlement de nos problèmes ».

Arous Touil

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