Est-il vrai que “l’enseignement pour tous sans discrimination” est une mission pour laquelle le département du ministère de l’Enseignement supérieur a consacré des moyens énormes ? Qu’en est-il du droit à l’étude que, handicapés ou non, tous les êtres humains doivent avoir ? Ce sont là les questions importantes soulevées par le Président du collectif national interassociatif des myopathes de la wilaya de Bouira à travers un document adressé aux autorités et dont nous détenons une copie.M.Ouadi, car s’est de lui qu’il s’agit, ne cache pas son inquiétude quant au sort réservé par “l’Etat” à cette frange de la société qui n’a pas été, selon ses déclarations, prise en charge en matière d’intégration aussi bien en milieu scolaire qu’universitaire. Pour étayer ses dires, M.Ouadi n’a pas hésité à donner comme exemple, le cas de sa fille atteinte de myopathie, une maladie lourdement handicapante.Mais une maladie qui n’empêchera pas la jeune Kahina de relever le défi, celui de décrocher son bac. Dès lors, toutes les portes lui semblaient ouvertes. Elle était presque sûre, que son visa pour l’université lui permettrait d’exercer pleinement sa citoyenneté. Ce qui n’est pas le cas, selon le père de la jeune Kahina. En effet, ce dernier ne comprend pas pourquoi sa fille est orientée vers “la filière biologie, alors que la branche n’est pas compatible avec sa maladie”. Son étonnement est plus grand lorsqu’on lui refuse le recours.De ce fait, ce père exprime son indignation : “Il est inconcevable en 2005 de continuer à se priver de la richesse et des potentialités de certains de nos concitoyens sous prétexte qu’ils sont différents”.Par ailleurs, le président de l’association déplore le fait que les lois régissant l’univers des handicapés ne soient pas respectées. Pour lui, la loi 02/09 ne peut être efficace que si elle prend en compte les évolutions de la réglementation et des politiques sociales et de santé, en s’appuyant sur les concepts de la classification du fonctionnement de l’handicap et de la santé CIF adoptée en 2001 par l’OMS. Pour terminer, M.Ouadi soulignera qu’“il est urgent de sortir de la logique d’assistance dans laquelle nous nous trouvons pour rentrer dans la logique de solidarité nationale pour que les handicapés ne soient pas éternellement marginalisés”.
Anissa S.
