La phytothérapie, qui emploie dans le traitement des maladies les plantes médicinales, connaît, depuis quelques années chez nous, un réel engouement.
Il y a comme un retour aux sources. Les plantes médicinales supplantent les médicaments de synthèse, ces derniers présentent de nombreuses contre indications, car de plus en plus mal tolérés par l’organisme humain. Il y a aussi le fait que ces médicaments d’origine de plus en plus coûteux ont emmené de nombreux laboratoires à se lancer dans la fabrication des médicaments génériques pour en amortir le coût. Cet état de choses n’a pas laissé indifférents les responsables de la wilaya et des forêts, lesquels ont mis en place un véritable programme pour favoriser la culture à grande échelle des plantes médicinales. À titre d’exemple: le parc de Djurdjura ne recélait que 4 espèces d’orchidées au lendemain de l’indépendance, selon Moussa Haddad, un expert en plantes au niveau de ce parc. Aujourd’hui, on en est à 48. Si l’on sait que ces espèces sont importées par certains de Hollande, c’est à dire à coup de devises, pour leurs vertus médicamenteuses et leur aspect décoratif, on comprend les soins particuliers dont on entoure leur culture au niveau de cet espace protégé et même ailleurs. C’est dans cette perspective de développement des plantes médicinales que s’inscrit le 2ème séminaire sur ces plantes. Organisé par la wilaya en collaboration avec la direction des forêts, de la chambre d’agriculture, de la chambre du tourisme, de la FAO, cette rencontre, qui s’est ouverte dimanche dernier à la maison de la culture, a vu l’organisation d’une conférence sur les espèces végétales ayant des propriétés médicinales, une exposition sur ces mêmes espèces et la mise en place de plusieurs ateliers dont les activités seront orientées dans cette direction. À noter la présence d’un représentant de l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’agriculture, placée sous le slogan « Année internationale des sols. » Dans le cadre des préparatifs de cet évènement, les organisateurs ont monté une exposition de plantes comportant un grand échantillon de plantes médicinales conservées et de catalogues avec des photos en couleurs d’une étonnante netteté répertoriant l’ensemble de ce patrimoine végétal particulier aux propriétés curatives miraculeuses. Selon cet expert en botanique rencontré avant-hier après-midi à la maison de la culture, il y a au parc national de Djurdjura 1 100 plantes médicinales répertoriées, dont 100 sont traditionnellement connues pour leur propretés et confirmées par l’usage. Les mille autres sont classées par les scientifiques, selon notre interlocuteur. Outre les huiles essentielles et les usages thérapeutiques qui peuvent en être faits, il sera également question, au cours de ce séminaire, des engrais que l’on peut obtenir de ces plantes et qui, aux dires de notre expert en botanique, seraient supérieurs en engraissement des sols à ceux fabriqués chez nous ou importés. C’est pourquoi, selon lui, leur culture, leur production et leur commercialisation constituent des créneaux porteurs pour l’économie nationale. C’est pourquoi aussi, toujours selon notre source, l’accent est mis sur l’investissement de ces créneaux, notamment par les jeunes, et qui s’avèrent être de grandes sources de revenus. Alors que dans le premier séminaire c’est une jeune pharmacienne venue de Boumerdès qui a fait part de son expérience basée sur l’exploitation de quatre huiles essentielles, cette année, c’est un investisseur de la wilaya de Bouira qui a été convié à ce rendez-vous. Engagé lui aussi dans l’exploitation de ce créneau, il compte faire des huiles essentielles une production industrielle de grande envergure. Pour notre ingénieur, rien ne doit être jeté rien ne doit être brûlé dans la forêt. La graine donne d’autres plantes, et les branches mortes, ainsi que les arbres morts fournissent des parfums ou des engrais…Une source de plus value que l’on ne devrait jamais négliger.
Aziz Bey