M. Salah Kabeche, directeur de l’environnement de Tizi-Ouzou dira dresse un constat amère de la situation de l’environnement en Kabylie de manière général : « Malheureusement, c’est un constat amer qui a été fait par l’administration, les élus et les citoyens. Mais il y a des mesures qui sont prises pour faire face à cette situation, en commençant par l’établissement d’un plan de wilaya pour la gestion de déchets qui, dans un premier temps, s’est articulé sur la localisation de l’implantation des projets des centres d’enfouissement technique et des décharges contrôlées à travers la wilaya de Tizi-Ouzou, un plan approuvé en 2006. Ensuite, place aux études d’impact sur l’environnement, avec des propositions d’aménagement sur les sites identifiés, notamment les CET de Tizi-Ouzou, Draa El-Mizan, Ouacifs, ainsi que les projets de CET de Fréha, Mizrana et Boubhir ». Pour ce qui est des projets, M. Kabeche a déclaré que « plusieurs programmes ont été inscrits, avec des enveloppes conséquentes dans le cadre des différents plans quinquennaux. En ce qui concerne le plan quinquennal 2010/2014, la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié d’un programme important. Nous avons pu concrétiser les projets des CET d’Oued Falli à Tizi-Ouzou, de Draâ El-Mizan et celui de Ouacifs, qui sont opérationnels depuis 2009. Pour le CET de Tizi-Ouzou il prend en charge huit communes, celui de Draa El-Mizan six communes et celui d’Ouacifs cinq, dont deux communes de la daïra Beni-Yenni. Nous avons également réalisé les décharges communales de Béni Douala et de Beni-Zmenzer, deux sites qui seront opérationnels à 100%, dés l’acquisition des équipements et des engins d’exploitation qui seront acquis incessamment. Les marchés d’acquisitions ont été approuvés par le comité des marchés de wilaya ». Il a également indiqué que « ces installations vont permettre la création de postes d’emploi permanents, pour exemple, l’entreprise publique de wilaya emploie, actuellement, 70 éléments permanents dans les trois CET opérationnels ».
Et l’autorité de l’Etat ?
Quant aux contraintes relatives à la mise en œuvre de ce programme, l’orateur expliquera que la liste est longue mais qu’«en ce qui concerne les ressources financières, elles sont disponibles pour mener à terme ce programme. Notre principal problème demeure dans les oppositions des citoyens à la localisation de ces sites. Différentes séances de travail et plusieurs journées d’information et de vulgarisation ont été tenues à tous les niveaux, mais en vain. Aujourd’hui, nous nous sommes engagés à prendre les mesures nécessaires pour l’élimination, ou du moins la réduction des nuisances qui pourraient être générées par ce genre d’installations». M. Kabeche précisera aussi qu’«au niveau des centres d’enfouissement technique, nous optons également pour l’intégration des unités de tri et de valorisation des déchets d’emballages. Nous avons bénéficié de la réalisation et de l’équipement d’un centre de tri au profit de Tizi-Ouzou.
Ce centre de tri est en cours de réalisation au niveau du CET de Oued Falli, dont toute la partie hangar est pratiquement achevée, il ne reste qu’à faire l’attribution pour l’acquisition des équipements d’exploitation de ce centre de tri qui traitera, en moyenne, cinquante mille tonnes de déchets par an. La politique de tri et de recyclage sera généralisée à travers tous les centres d’enfouissement technique de la wilaya de Tizi-Ouzou».
«Aux élus de remplir leur part du contrat»
Il a également affirmé qu’ « actuellement, nous sommes confrontés à des oppositions au niveau des projets de centres d’enfouissement technique de Mizrana, ainsi que celui de Freha et Boubhir, donc nous oeuvrons dans le but de lever ces oppositions pour permettre, le plutôt possible, le redémarrage de ces trois projets dans l’intérêt de la wilaya et de la population. Quant à l’autorité de l’état, elle passe inévitablement par la mise en place d’une politique durable qui prendra en charge les aspirations des citoyens dans le cadre de la concertation ». Le directeur de l’environnement de la wilaya de Tizi-Ouzou conclura en assurant que l’état de l’environnement dans la wilaya, actuellement, «ne relève pas de l’incompétence des responsables, loin de là car nous avons des compétences avérées en matière de traitement de déchets. Je précise que les pouvoirs publics ont mis en place les ressources financières nécessaires. Maintenant, c’est aux élus de remplir leur part du contrat, en mettant en avant l’intérêt public».
Samira B.
