La rentrée scolaire n’a pas eu lieu, mercredi dernier, pour les jeunes enfants de l’école de filles du centre-ville d’Aïn El Hammam. L’association des parents d’élèves qui avait menacé de boycotter la reprise des classes n’a pas fait de concession sur l’absence d’une cantine scolaire au sein de l’établissement. « Une revendication maintes fois réitérée au cours de l’année dernière, mais en vain », nous dit Djamel, un père soucieux de la situation. Devant le portail, on peut remarquer la présence discrète de la police, une foule de parents et d’enfants s’était amassée, bien avant huit heures. Les enfants habillés de leurs plus beaux habits piaffaient d’impatience. Les anciens s’interpellaient, heureux de ces retrouvailles, alors que les débutants ne lâchaient pas la main de leurs parents. En discussion sur le sujet du jour, « Personne ne semble s’intéresser à notre mouvement » dit l’un d’eux en s’adressant à nous, alors qu’un autre, en colère, s’exclame haut et fort « On nous méprise et on méprise l’école». Boussad, membre de l’association des parents d’élèves, indique un tableau d’affichage à l’extérieur de l’école où sont affichées une dizaine de copies de correspondances adressées à toutes les autorités de la wilaya et quelques articles parus dans la presse. Une pancarte collée près du portail indique : « Pas d’école sans cantine », « On veut une école et non un chantier ». À huit heures trente, Amokrane Sidi Saïd, président de l’APE, s’adresse aux parents pour leur demander de rentrer et de revenir jeudi matin. « D’autres actions seront envisagées si les travaux de la cantine durent encore », lui dit Mouloud, membre de l’APE, qui précise que le chantier a débuté en septembre 2015. À l’intérieur de l’école, les enseignantes assises à l’ombre des arbres de la cour, attendaient la suite des événements. Le responsable de l’établissement, ne voulant pas donner plus de précisions, nous informe qu’il est en retraite et attend son successeur : « Je suis là juste pour faire la rentrée », ajoute-t-il. Sur le chantier mitoyen de l’école, séparé de la cours par une grille en treillis soudé, quelques ouvriers s’activaient à crépir les murs en brique. Personne ne peut donner de date butoir quant à l’ouverture de la plus grande école de la wilaya en terme d’effectifs, avec près de trois cents élèves. « Ce qui est sûr, c’est qu’ils passeront encore un autre hiver sans repas chauds » conclue un parent.
A.O.T.