Beaucoup de quartiers de la ville de Béjaïa demeurent dans un état lamentable. Les routes qui y mènent sont souvent impraticables. Quant aux ruelles, à l’intérieur de ces cités, elles sont si ravinées et si crevassées par les pluies, qu’il est difficile de s’y aventurer, parfois même à pied. Pourtant, à l’entame de leur mandature, les élus de l’APC avaient promis monts et merveilles à leurs concitoyens. ils avaient annoncé en grande pompe, la mise en œuvre d’un plan d’urbanisation, de modernisation et d’embellissement d’une dizaine de quartiers de la ville. Et un budget conséquent a été voté à cet effet. Or, près de cinq ans plus tard, hormis quelques bordures, quelques carreaux de trottoirs et quelques bancs publics mis en place çà et là comme cela été le cas à Amtik n’Tafat et sans doute dans d’autres villages et quartiers, les cités, si leur état n’a pas empiré sont restées telles quelles. A la cité douanière et à Imehdyiene, pour qui les édiles avaient promis de grands changements, toutes les améliorations se sont limitées à la construction d’un kiosque à tabac au lieu et place d’un bac à ordures qui s’y trouvait. Le reste de la cité n’a fait que s’empirer, malgré les nombreuses manifestations organisées par les citoyens. En effet, déplore un habitant de la cité «dès que vous quittez le boulevard Krim Belkacem, vous avez tout intérêt à garer votre voiture et à vous munir de bottes si votre intention est de pénétrer dans les ruelles de la cité». A Ihaddaden Oufella, les habitants, pour attirer l’attention des responsables sur le calvaire qu’ils vivent du fait de l’état impraticable de leurs routes, ont dû assiéger la wilaya et la mairie, à une semaine d’intervalle. Idem pour Dar El Djebel, même si les habitants ont dû,; à plusieurs reprises, calmer leurs ardeurs quelques axes importants de la ville. La route de Tazeboujt vers Boukhiama est crevassée, à tel point que même les bêtes de somme peineraient à l’emprunter. Les habitants de Taghezouyt, à un saut de chat de l’Université sont à se demander s’ils font partie des citoyens de Béjaïa. En effet, leur cité en plein expansion, ignore à ce jour la couleur du goudron. En été ils nagent dans de véritables voiles de poussière, et dès premières pluies, ils pataugent littéralement dans la boue. Quant à la cité Djama, construite sur le piémont, derrière l’hôpital Khellil Amrane, les rues sont si détériorées que les taxieurs y refusent les courses. Et la liste des quartiers où les conditions de vie sont déplorables est encore longue. Le budget spécial de modernisation et d’amélioration des quartiers et les budgets successifs de l’APC sont-ils consommés entièrement ou sont-ils mis en reliquat pour les mandats à venir ? Les présidents d’APC se plaignent, souvent, au cours de leur exercice du manque de fonds, mais les citoyens savent d’expérience que le taux de consommation des crédits, dans la plupart des APC, atteint rarement les 50 %. Concernant Béjaïa, qui n’est quand même pas une commune pauvre, ses habitants méritent de meilleures conditions de vie.
B. Mouhoub