Le souk, une tradition bien ancrée

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La prolifération des supermarchés et des bazars ne semble pas, pour autant, reléguer les marchés hebdomadaires et populaires en second plan concernant leur fréquentation par les citoyens. Faire son marché ce n’est pas comme faire ses courses. « Le marché ça creuse l’appétit », nous dira Ahmed, un sexagénaire rencontré au marché hebdomadaire d’Ath Leqsar. Acheter ses légumes et fruits en se faisant plaisir, c’est déjà là un bonheur que procure le marché. Car, pour certains, au marché il existe toujours ces attroupements, cette animation pour la promotion de certains produits, l’humour, la convivialité et les échanges y règnent …c’est un spectacle en plein air ! En allant au marché les citadins, tout comme les villageois, ont le sentiment d’échapper aux produits industriels. Aussi, il faut dire que l’humour prime dans les rapports le client et commerçants. L’authenticité que les gens se font du marché est ancrée dans l’esprit collectif. Se rendre au marché c’est comme un rituel ancestral et social. Certains se contentent même de quelques achats, pourvu qu’ils fassent une « randonnée » dans cet espace populaire. Dans le passé raconte-t-on, « le souk », plus qu’un lieu de négoce, était une occasion de concertation et d’échanges. Les gens s’y informaient des nouvelles d’autres régions, des décès et des mariages, ils débattaient publiquement de sujets d’intérêt commun.  Cependant, la popularité du souk et le « plaisir » d’y faire son marché sont-ils les seuls facteurs qui poussent encore de larges franges de la population à s’y rendre? En réalité l’anarchie et l’insalubrité qui caractérisent nos marchés compromettent notre santé. C’est souvent la quantité qui se substitue à la qualité. Toutefois, nos marchés sont constamment fréquentés par les citoyens en grand nombre. Les supermarchés sont un lieu de « luxe » pour la majorité des citoyens dont le pouvoir d’achat est de plus en plus revu à la baisse. Incontestablement, remplir son couffin et subvenir aux besoins de sa famille est une nécessité impérieuse pour les ménages. « Je peux acheter au marché pour 1500 DA, ce qui me coûterait le double dans un supermarché», avoue Saïd, père de famille résident au chef-lieu de la wilaya.  Ainsi, bon gré mal gré le marché hebdomadaire demeure un espace des plus prisés par le citoyen.  

                           

H. B.

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