“Nous avons l’habitude des grandes capagnes, et puis, plus rien ! Cette fois-ci, la décision a été prise par le Président de la République. Nous allons nettoyer toutel’Algérie, pas uniquement les villes. Nous allons débarrasser l’Algérie de toutes les saletés et ordures ménagères qui traînent partout.
La deuxième étape sera de mettre en place un mode de gestion qui permette que cette propreté dure dans le temps.
Toutes les portes sont ouvertes au ministère pour faire des propositions au gouvernement ”
Le ministre de l’Aménagement du territoire, de l’Environnement et de la Ville, M. Amara Benyounès, en compagnie de Dalila Boudjemaâ, secrétaire d’Etat à l’environnement,a présidé hier au siège du ministère, une réunion regroupant l’ensemble des directeurs de l’environnement des wilayas, les responsables de l’administration centrale et les directeurs généraux des entreprises sous sa tutelle.
Tous les responsables du secteur étaient là pour s’enquérir des dernières recommandations concernant l’opération de nettoyage des villes lancée depuis le début septembre 2012. Opération loin d’être conjoncturelle, selon le ministre qui, visiblement, semblait satisfait que le secteur qu’on lui a confié soit au cœur du programme gouvernemental. Amara Benyounés a insisté auprès des directeurs régionaux afin qu’ils réfléchissent, désormais, au triptyque : Environnement, Ville et aménagement du territoire, et surtout, de procéder de façon pérenne pour aboutir à des propositions à soumettre au gouvernement pour adoption. Il en sera de même pour le secteur de l’habitat où, désormais, selon le ministre, il sera tenu compte de l’environnement pour en finir avec le schéma classique de construction de cités dortoirs. « Il faut mettre de la vie dans nos villes », a martelé le ministre du secteur, avant d’énumérer certains volets inhérents à une vie saine dans les cités. A l’adresse des responsables de wilaya, il a tenu à préciser qu’il procédera à la régularisation de leurs statuts qui les inhibe dans l’accomplissement de leurs tâches. Nouvelle qui a fait mouche au sein de l’assistance, étant donné les situations précaires de plusieurs responsables, longtemps confinés dans un intérim qui n’a que trop duré .
«On s’est toujours contenté des grandes campagnes, puis plus rien !»
« Nous avons l’habitude des grandes campagnes, et puis, plus rien ! Cette fois-ci, la décision a été prise par le Président de la République. Nous allons nettoyer toute l’Algérie, pas uniquement les villes. Nous allons débarrasser l’Algérie de toutes les saletés et ordures ménagères qui traînent partout. La deuxième étape sera de mettre en place un mode de gestion qui permette que cette propreté dure dans le temps. Toutes les portes sont ouvertes au ministère pour faire des propositions au gouvernement », a déclaré Amara Benyounés, avant de souligner la nécessité de faire appel à l’autorité de l’Etat, une fois la campagne de sensibilisation à l’adresse des citoyens faite et bien explicitée. En réalité le but majeur de cette campagne est d’améliorer le cadre de vie de l’Algérien. « Recommandation du Président de la République », a indiqué le ministre devant la nombreuse assistance. L’orateur a indiqué que l’opération de nettoyage, qui devra toucher l’ensemble des wilayas du pays, est tributaire de l’aspect management et nullement de moyens qui, selon le nouveau ministre de l’environnement, sont disponibles.
«Il est hors de question de reproduire Ouled Fayet à Sidi Abdallah»
A propos des incinérateurs, évoqués par les directeurs de wilayas lors des débats, le ministre a tenu à préciser : « Toutes les wilayas seront dotées d’incinérateurs. Nous avons fait le choix d’acheter trois gros incinérateurs pour les trois plus grandes villes du pays. Il faut que les Algériens sachent qu’un incinérateur coûte entre 150 000 et 160 000 euros. Il s’agit de grosses dépenses ». Les incinérateurs seront, ainsi, mis en marche à Constantine, Alger et Oran. « Toutes les autres villes seront dotées d’incinérateurs de moindre importance, car elles ont moins de déchets. Il faut ajouter aussi les Centres d’enfouissement technique (CET) », a-t-il précisé. Les décharges ont, selon lui, une durée de vie prolongée lorsqu’elles sont gérées de manière professionnelle. « Nous avons transféré la décharge de Oued Smar à Ouled Fayet d’une manière chaotique. Il est hors de question de reproduire Ouled Fayet à Sidi Abdallah où un CET a une durée de vie de 20 à 25 ans », a t il noté.
«Pour le retour des concierges»
D’après le ministre, c’est presque impossible d’imposer un horaire aux locataires pour faire sortir leurs poubelles. « A moins d’habiter dans une caserne », a-t-il précisé. Ce qui fait qu’il devient pratiquement impossible de nettoyer les villes sans la présence de gardiens d’immeubles (concierges). Et pour y remédier, le ministre de l’Environnement a fait les propositions qu’il juge adéquates. « Nous sommes en train de réfléchir pour réhabiliter ce métier, trouver des formules appliquées dans les grandes villes du monde […] On me dit qu’à la rue Didouche Mourad, à Alger, les services de nettoyage passent trois à quatre fois dans la journée et que ça reste sale ! Les locaux à ordures dans les bâtiments ont disparu et ont été squattés. Il faut réhabiliter ces locaux pour permettre aux locataires et aux propriétaires de déposer, toute la journée, leurs déchets ménagers dans ces locaux. Le gardien d’immeuble s’en chargera après, les fera sortir à des horaires qui seront fixés par la wilaya », a-t-il relevé.
Ferhat Zafane