Selon, des citoyens qui fréquentent le marché à bestiaux de Draâ El Mizan, les prix varient entre quarante mille et soixante dix mille dinars, voire plus. « Le mouton de l’an dernier, qui coûtait trente mille dinars, a presque doublé cette année. Au marché il n’y a presque que les revendeurs, tellement les acheteurs fuient les lieux. Ils les achètent avant même qu’ils n’arrivent au marché. Et puis, la surenchère commence « , raconte, un vieux, Ami amar, qui revenait du marché. Comme lui, ils sont nombreux à se demander, si devant ces prix exorbitants, il faudrait vraiment respecter le sacrifice. D’ailleurs, beaucoup s’accordent à dire qu’il « faudrait une fetwa » qui dispenserait les démunis de ce rituel. Devant la cherté du mouton, nombreux sont ceux qui projette d’opter pour un sacrifice collectif. « Nous avons décidé l’achat d’un veau. Il nous reviendra moins cher. A sept personnes, on paiera au maximum trente mille dinars chacun et on aura beaucoup plus de viande », nous dit ce salarié moyen, père de famille, visiblement contrarié. Dans les villages de la commune, l’idée de Lewziâa revient pour reprendre sa place. « Il est temps que des groupes allant jusqu’à vingt personnes s’organisent et égorgent un veau. Elles participeront à raison de deux à trois mille dinars. Mais, il faut savoir que du point de vue religieux, le sacrifice collectif pour cette fête suit des règles strictes à respecter. « Pour le mouton, il faudrait que ceux qui le sacrifie ensemble vivent sous le même toit », nous a expliqué un citoyen qui a demandé l’avis d’un imam. En définitif, le citoyen se retrouve plus face à une épreuve qu’à une halte joyeuse. Une de plus après celle du Ramadhan, de l’Aïd El fitr, de la rentrée scolaire et les fêtes familiales…
Amar Ouramdane