A quelques jours de la fête de l’Aïd, le mouton focalise les attentions et ravit la vedette aux autres soucis du quotidien.
Comme à l’accoutumée, les petits éleveurs de la région ne se font pas prier pour occuper des espaces les mieux exposés au passage des automobilistes empruntant la RN5 et la RN18. Et comme à l’accoutumée aussi, les prix proposés par ces éleveurs occasionnels sont très loin d’être abordables. Un mouton de trois ans est négocié à hauteur de 50 000DA, alors que le mouton du même gabarit n’a pas dépassé les 40 000 dinars, l’an dernier. Cette hausse sensible du prix est justifiée, expliquent les éleveurs, par les conditions météorologiques de cette année qui ne sont pas favorables à l’engraissage ovin à moindre frais. Le marché à bestiaux de Bouira, considéré comme l’un des plus importants du pays et vers où convergent les gros éleveurs des wilayas limitrophes et des wilayas du sud et du sud-ouest réputées en la matière (Djelfa,Tiaret, Laghouat…), reste l’espace le plus visité et où l’on espère faire une bonne affaire. Le marché en question, implanté à la sortie sud-ouest du chef lieu, est « approvisionné » par des milliers d’ovins et bovins une fois par semaine. Cela étant, et en prévision de l’Aïd, le marché ne désemplit pas, les autres jours de la semaine. A priori et vu l’envergure du marché à bestiaux, on est enclin à croire que toutes les bourses y trouveraient leurs comptes. En fait, la différence des prix entre les bêtes proposées dans des espaces occasionnels les prix affichés au marché à bestiaux n’est pas très importante. Au plus, le citoyen y réussirait à économiser quelques 3000 dinars, puisque le mouton moyen y avoisine les 46.000 dinars. Il y a lieu de souligner que beaucoup de maquignons, comme ceux de Djelfa et autres régions pastorales du pays, cèdent leurs bêtes en gros. Et dans ce cas de figure, le prix du mouton ne va pas au-delà de 40 000 dinars. Seulement, les clients du gros ne sont en fait que des revendeurs en quête d’une bonne affaire. Autrement dit, les moutons cédés en gros seront remis dans le marché dès le lendemain, voire toute de suite après les négociations. Au bout du compte, le simple citoyen est « roulé dans le foin ». Il est clair que ces prix affichés ne sont pas à la portée des bourses dites faibles, mais ne le sont pas non plus à celles de la classe moyenne. Cela étant et quel que soit le prix à payer, le père de famille y consentira les sacrifices qu’il faut pour faire le bonheur des enfants. Dans l’espoir de voir les prix revus à la baisse, beaucoup préfèrent attendre les deux derniers jours, voire la dernière minute, pour acheter le mouton. Il arrive souvent que cette « patience paye ». En fait, soumis à la loi de l’offre et de la demande, le marché finit par céder. Cela ne serait toutefois pas évident, si les marchés implantés çà et là enregistraient la même affluence.
S.O.A .

