Le SATEF dénonce !

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La suppression de la retraite anticipée et sans condition d’âge décidée par le gouvernement ne fait pas l’unanimité notamment au sein des syndicats autonomes. Le SATEF s’insurge et dénonce cette décision dans une déclaration qu’il a rendue publique, la veille de la journée internationale de l’enseignant qui coïncide avec le 5 Octobre. Dans le document, il est indiqué que «le SATEF constate que la situation des enseignants en Algérie est peu reluisante. Elle est mi-figue mi-raisin car à la comparer avec le statut de l’enseignant des années soixante jusqu’aux années quatre-vingts, nous dirons que la place de l’enseignant dans la société a régressé et que son salaire n’est plus enviable». Et d’ajouter : «L’enseignant était respecté et avait une place honorable dans la société mais avec les mutations technologiques et la décennie noire, il a perdu cette place et même les parents d’élèves ne vouent plus de respect pour l’enseignant !» Ce tableau brossé est identique pour l’ensemble des syndicats autonomes qui ne cessent de crier haut et fort pour améliorer cette situation du secteur. Le document ajoute : «L’état, en refusant un statut honorable aux enseignants, a participé à la marginalisation et au mépris affichés par la société envers ces éducateurs qui sont les piliers de la nation ! Mais aujourd’hui, nous constatons avec amertume que l’éducateur est agressé quotidiennement, soumis à l’injustice». Avec le départ massif à la retraite des centaines d’enseignants qui ont déposé leurs dossiers, le secteur accuse des manques considérables. «Le manque de formation pour les nouveaux enseignants pousse certain à la déprime et les anciens à des maladies mentales et le gouvernement n’a pas trouvé mieux que de supprimer la retraite anticipée et pousser l’âge de la retraite jusqu’à soixante ans !» Nul n’ignore le métier d’enseignant et la mission noble qu’il doit mener à participer à la construction du pays et à l’éducation des futures générations. Le SATEF le précise bien dans son document : «Le métier d’enseignant est usant et c’est pour cela que nous demandons au gouvernement de surseoir à cette décision et de nous impliquer dans la discussion sur ce sujet. D’ailleurs, si la situation de l’enseignant est enviable, il n’y aurait pas cette ruée massive vers le dépôt des dossiers pour la retraite anticipée !». Le nombre de départs à la retraite anticipée cette année est considérable. Il est situé par le SATEF qui avance plus de «21000 enseignants dont 96% des départs à la retraite anticipée, ce qui démontre que le métier d’enseignant est usant» et le syndicat autonome argumente ces départs massifs et soulève «le conflit de génération et l’avènement de nouvelles technologies poussent les enseignants à partir et à quitter le métier d’enseignant sans aucun regret car la santé passe avant tout !». La comparaison avec les pays voisins seulement, est révélatrice : «nous sommes moins lotis qu’eux du point de vue statut et salaire». Le document avertit : «L’état doit investir dans l’être humain et il doit redonner à l’enseignant ses lettres d’antan car l’éducation est un secteur stratégique et doit même être considéré comme un secteur de souveraineté nationale !» En cette journée très chère à l’enseignant, le SATEF souhaite «bonne fête à tous les travailleurs de l’éducation en leur souhaitant un avenir meilleur», conclut la déclaration.

M.A.Tadjer

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