Le travail précaire et sans couverture sociale prend des proportions alarmantes dans la wilaya de Béjaïa. En l’absence de débouchées et de postes d’emploi, proportionnellement à la demande, les chômeurs, notamment les diplômés, se voient contraints de sa rabattre sur le «marché » du travail informel. Ils sont, de ce fait, obligés d’accepter de travailler dans des conditions difficiles, parfois à la limite de l’esclavagisme, pour subvenir à leurs besoins. L’exemple le plus édifiant, c’est ces ouvriers des plates-formes de parpaings qui pullulent dans la région, surtout sur les accotements de la RN26. Même si quelques ouvriers sont déclarés à la sécurité sociale, chose rare, les autres travaillent comme au noir. Ce sont des pères de familles, qui pour faire vivre les leurs, ne voient pas d’autre solution que d’abdiquer et de se soumettre à cette situation qui les pénalise énormément. Une main-d’œuvre bon marché et corvéable à souhait, pour des barons sans scrupules. Le problème se corse davantage, lorsqu’il s’agit de pères de familles dont l’âge est avancé. Ces personnes sont condamnées, malheureusement, à travailler jusqu’à leur dernier souffle, car ils n’ont pas cotisé durant leur jeunesse, et ne peuvent donc prétendre à une retraite avec laquelle ils se prémuniraient des conséquences de la vieillesse. Les maladies, les accidents du travail, le remboursement des médicaments,… ne sont, malheureusement, pas pris en charge dans cet enfer du travail au noir. D’autres activités connaissent également une prolifération inquiétante du travail précaire et sans lendemain surs. Les restaurants, les cafés, les fabriques non-déclarées, les commerces, les transports,…sont également considérés comme les nids du travail informel qui occasionne la paupérisation de la société et la dégradation des conditions de vie, avec en sus, une vie fragile et précaire sur tous les plans. Toutefois, les ouvriers sont de plus en plus très jeunes à rejoindre le monde du travail non déclaré. Des enfants, des adolescents n’ayant pas l’âge légal de travailler, triment comme des adultes afin d’aider leurs familles démunies, avec « la bénédiction » de leurs parents.
Syphax Y.