Plusieurs centaines de personnes ont battu le pavé hier à Azeffoun, pour exiger la libération du jeune Aghilès, enlevé jeudi dernier.
«Libérez Aghilès» et «Halte aux kidnapping», c’est ce qu’on pouvait lire, en effet, sur les deux banderoles brandies à l’occasion. Les différents intervenants, lors des prises de parole ponctuant la marche à laquelle a appelé la veille, la cellule de crise installée à l’effet de suivre de prés l’évaluation de la situation après cet énième enlèvement, ont tous condamné le rapt de Aghilès et ont affiché leur soutien indéfectible à la famille de ce dernier. Une famille qui doit se sentir réconfortée en voyant cette déferlante humaine prendre d’assaut la localité d’Azeffoun dès les premières heures de la matinée. Il est vrai que seule la libération de son fils peut rassurer cette famille, mais toujours est-il que la mobilisation de la population locale, faisant de la libération d’Aghilès une cause commune, ne peut s’avérer que consolatrice. Quoi qu’il en soit, ils étaient, en effet, des centaines à avoir répondu à l’appel pour cette manifestation pacifique. Ils sont venus de différentes régions, limitrophes et même d’ailleurs. Le mot d’ordre de grève de deux heures a été également massivement suivi. Tous les commerces ont baissé rideau de 10h à midi. Le rendez-vous a été donné au niveau du siège de l’APC à partir de 10h. La procession humaine, composée surtout de personnes anonymes, a sillonné les artères de la ville avant de se retrouver devant le siège de la daïra, pris pour point d’arrivée de la marche. Tout au long du parcours, les manifestants, encadrés par les membres de la cellule de crise, n’ont pas cessé de crier, à tue tête, leur ras-le-bol de ces kidnappings et du climat d’insécurité régnant dans la région. Au niveau du siège de la daïra, il fut procédé à des prises de parole. Ce sont, notamment, les maires des communes avoisinante, telles Akerrou, Aghribs, Ait Chaffa et, bien entendu, Azeffoun, qui se sont succédés au micro pour signifier leur solidarité envers la famille de la victime et exiger sa libération. La marche s’est terminée dans le calme, avec le net espoir que celle-ci ne soit pas vaine. Un espoir nourri chez les manifestants, et bien entendu chez la famille d’Aghilès. Originaire du village Ath Illoul, celui-ci, rappelons-le, était porté disparu depuis jeudi dernier. Son véhicule a été retrouvé le lendemain, vendredi, prés du village Cheurfa dans la même commune d’Azeffoun. Depuis, la localité et toute la région retiennent leur souffle, en attendant la libération de ce fils d’entrepreneur. Il est à signaler, et selon des indiscrétions, qu’aucun contact n’a été établi avec la famille de la victime, de la part des ravisseurs, pour une éventuelle demande de rançon, comme cela est d’usage en pareils cas.
M. O. B.