Un buraliste sanctionné pour un suicide

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La Française des jeux a retiré cet été son agrément à un buraliste dont un des clients dépensait jusqu’à 16.000 euros par semaine en jeu. Le commerçant assigne la FDJ pour rupture abusive de contrat. Un buraliste peut-il être responsable du suicide d’un joueur compulsif? La Française des jeux (FDJ) semble le penser. L’organisme, qui régit les jeux de hasard, a retiré cet été son agrément à un buraliste de Trie-Château (Oise). Ce dernier n’a plus le droit de vendre de tickets de Loto, Rapido et jeux de grattage dans son commerce, car il aurait encouragé un joueur à dépenser toujours plus. Le jeune homme en question, âgé de 23 ans, jouait de 10.000 à 16.000 euros par semaine en avril et mai dernier. Quelque temps plus tard, il s’est suicidé en se jetant d’un pont. Pour La Française des jeux, le buraliste n’aurait rien fait pour dissuader ce joueur compulsif. «En aucun cas, je n’ai incité qui que ce soit», rétorque-t-il sur RTL. «Je l’ai pris à part deux ou trois fois dans mon bar en lui disant qu’il ne devrait pas jouer autant, mais il me répondait “oui, mais je gagne”».

«Tant que l’argent rentrait, la FDJ n’y voyait aucun mal»

Pour l’avocat du buraliste, la FDJ a sanctionné son client sans aucune preuve, «sans doute parce qu’elle a eu peur du scandale et craint de se voir reprocher la mort du jeune joueur». «Si ce jeune homme ne s’était pas suicidé la FDJ n’aurait pas retiré les jeux au buraliste. Tant que l’argent rentrait, la FDJ n’y voyait aucun mal!», explique-t-il. Le conseil affirme que son client n’a jamais reçu de formation pour gérer ce type de clientèle à risque, et pointe du doigt la responsabilité de la FDJ. «Les gens qui veulent jouer peuvent miser autant qu’ils le souhaitent. Pourquoi n’y a-t-il pas de mise maximale pour les jeux récréatifs?». Le buraliste a le sentiment de «payer les pots cassés». Il a assigné la FDJ devant le tribunal de commerce de Nanterre pour rupture abusive de contrat. L’audience est fixée au 22 novembre.

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