Dans un rapport adressé au ministre de l’Environnement et dont des copies ont été destinées aux responsables locaux, l’association pour la protection et la sauvegarde de la baie des aiguades tire la sonnette d’alarme sur la situation de l’environnement à Béjaïa. Les rédacteurs du rapport demandent au ministre d’interdire la consommation des boissons alcoolisées dans les lieux publics pour freiner la détérioration galopante de l’environnement engendrée par ces bars à ciel ouvert. Selon ces derniers, outre le fait que 80 % des emballages jetés dans les lieux publics sont ceux de boissons alcoolisées, ce fléau social a transformé les sites touristiques et culturels et autres lieux de détente en d’énormes décharges. Dans certains endroits, ces déchets empêcheraient même la végétation de pousser. Pour étayer leurs propos, ils ont joint à leur rapport des photos illustrant «cette insouciance et ce laisser-aller généralisés ». Les aiguades, la cité ‘’Soumari’’, cap Carbon, la cité Sidi Ahmed, la forêt des arcades, entre autres, sont touchés par cette pollution des temps modernes et les photos montrent d’énormes quantités de bouteilles et canettes de bière qui ont envahi le sol. Ils concluent en rappelant que les différentes campagnes de volontariat organisées par les élèves des différents paliers, les universitaires et les multiples associations ont été inefficaces et vaines et que si aucune solution n’est trouvée, le tourisme subira les effets de cette pollution et cessera de se développer dans la wilaya de Béjaïa, région à vocation touristique par excellence. En effet, la ville de Béjaïa n’est pas la seule à être envahie par ces pollueurs, une tournée dans les plages de la wilaya confirmera que les saletés sont partout. De Boulimat à Melbou, des citoyens véhiculés ou non s’adonnent à la consommation de boissons alcoolisées en bord de mer et autres lieux, répandant leurs détritus partout où ils s’installent. D’ailleurs, dans un article, publié sur ces mêmes colonnes, nous avions qualifié la palissade de la route touristique du cap de la station balnéaire d’Aokas de plus grand comptoir du monde, tant il est envahi quotidiennement par ces consommateurs anarchiques et invétérés.
A. Gana.