Béjaïa replonge dans l’angoisse des inondations

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Tout le monde a encore en mémoire les pluies, tombées un certain matin d’octobre 2007, où toute la partie basse de la ville a été inondée, à tel point qu’au niveau de la cour de justice, de l’université de Targa Ouzemour et d’autres places, les voitures ont été emportées par la force des eaux sur plusieurs mètres. Entre temps, les autorités ont fait croire qu’ils avaient nettoyé les avaloirs et redimensionné les  canalisations, ce qui a soulagé et rassuré la population. Mais malheureusement, les précipitations de septembre dernier ont prouvé que tout était à refaire. Les deux trémies de la ville ont vite été transformées en piscines boueuses. La rue Salah Bourbaba, qui descend d’El-Houma à Ouvazine, et la RN 24 au niveau de Tala-Ouriane, sont devenues de véritables oueds en crue, dont les torrents charrient, sur leur passage, planches et gravats, à telle enseigne qu’ils ont formé au point le plus bas, de véritables digues de plus d’un mètre de hauteur. Et la circulation automobile à Béjaïa est devenue, ce jour-là un véritable parcours du combattant. Il ne s’agit là pourtant que de pluies d’automne, mais auxquelles la grande et riche ville de Béjaïa ne semble pas pouvoir faire face. Que se passerait-il donc à Béjaïa, si jamais le grand barrage de Tichi Haf, suite à une catastrophe naturelle ou autre, venait à céder ?  L’on se rappelle encore de décembre 2002, où il a y eu tout juste  une petite digue en terre qui avait cédé. On se remémore encore les dégâts causés sur les berges de la Soummam, notamment à Sidi Aïch et Amizour. L’aéroport avait été fermé pendant plusieurs semaines. Dans les localités d’Irayahen et Tala Hamza, où la hauteur des eaux a atteint plus d’un mètre et demi, même les éléments de  la Protection civile n’avaient pas osé  s’aventurer, bien que munis de zodiacs, de peur qu’un piquet planté sur le bord de la route ne crève leurs embarcations. Les habitants de Sidi Ali Labhar n’ont dû leur salut qu’aux grands et hauts camions de la commune. Quant à Aboudaou, qui n’était à l’époque qu’un vaste no-mans-land, les eaux boueuses qui y ont stagné en ont fait un marécage  infranchissable. Qu’en est-il, aujourd’hui, de la protection de la ville contre les inondations ?  Selon une communication faite par la direction de l’hydraulique à l’APW, à l’occasion de la tenue de sa session ordinaire du 2 mars 2008, il est prévu « outre la protection de la ville de Béjaïa, de la protection des zones d’Aboudaou, d’Irayahen, de Sidi Ali Labhar et de Tala Hamza ». Connaissant la configuration géographique de Béjaïa, une grande cuvette, réceptacle des montagnes qui l’entourent, ses habitants peuvent-ils vraiment dormir tranquilles quand ils entendent gronder le tonnerre ?

B. Mouhoub

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