Une marche pacifique sera organisée, aujourd’hui à partir de 10h à Tigzirt, par les villageois d’Iflissen pour dénoncer «les circonstances» de la mort d’une femme, originaire du village Ighil Boussoual, et du bébé qu’elle venait de mettre au monde après son admission à la polyclinique de Tigzirt.
Cette marche sera également une occasion pour dénoncer « le mauvais fonctionnement » de la dite polyclinique ainsi que des autres établissements sanitaires de la région, à l’image des centres de soins de Boudjima et de Makouda… « La polyclinique de Tigzirt, principalement, et toutes les polycliniques et les dispensaires qui dépendent de l’EPSP de Ouaguenoun souffrent d’un manque énorme, notamment en matière de médicaments et autres équipements sanitaires. On ne peut se taire devant une telle situation qui a conduit à la mort d’une jeune maman et de son bébé». C’est la même colère qui est ressentie chez l’ensemble des habitants et des villageois de Tigzirt, particulièrement chez la famille de la défunte. Pour rappel, et d’après des témoignages recueillis au lendemain du drame qui a jeté l’émoi au sein de la population dans toute la région de Tigzirt, une femme de 28 ans avait trouvé la mort, lundi dernier, lors de son évacuation du service « maternité » de Tigzirt vers l’hôpital de Tizi-Ouzou. En effet, selon les mêmes sources, la défunte avait rendu l’âme en cours de route vers le CHU, à bord de l’ambulance qui la transportait. « Le bébé lui, est décédé dimanche, soit la veille de la mort de la maman », précise un proche de la victime. Et de poursuivre : « La maman a eu des hémorragies inattendues lors de son transfert vers le CHU de Tizi-Ouzou ». Cet événement tragique n’a pas été sans conséquences, puisque la famille de la victime ainsi que les villageois d’Iflissen ont tenu à réagir contre « les circonstances mystérieuses » du décès de la femme et de son bébé. L’incident constituera, en fait, la goutte qui allait faire déborder le vase. La population locale n’en est pas, en effet, à ses premiers grondements vis à vis de la dégradation des services et des structures de soins implantées dans cette région de Tigzirt qui dépendent de l’EPSP de Ouaguenoun. « Les conditions de soins sont très dégradées à Tigzirt, notamment les services des urgences et de maternité. Il y a déjà eu des décès dus à des prises en charge insuffisantes », se désolera encore, avec colère, un voisin de la défunte maman.
R. Arkam